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une petite boîte enrobée de plomb contenant la matière radioactive. Puis il se précipita vers la sortie, la sacoche contenant l'argent à la main, et descendit les escaliers. À la sortie, il tomba sur Jake, pistolet en main.

      « Vous feriez mieux de nous suivre calmement, » dit Jake.

      Alex descendit en courant et les rejoignit. Il sortit un collier de serrage de sa poche et attacha les poignets d'Isidore. La voix de Nicola se fit entendre dans leur appareil de communication : « Tout se déroule comme prévu. »

      Galina fit un signe du pouce à Tess Turner, qui avait observé toute l'opération à l'aide de ses jumelles.

      Mais avant que l'équipe n'eut le temps d'informer le véhicule de la police locale garée une rue plus loin, deux hommes surgirent soudainement et pointèrent leurs pistolets sur Jake, Nicola et Alex. Ils les forcèrent à s'agenouiller tout en hurlant des ordres à Isidore qui essayait de récupérer la boîte de plomb qui gisait maintenant au sol. Deux coups de feu déchirèrent la nuit et les deux nouveaux arrivants tombèrent au sol. Jake et Alex éloignèrent les armes des assaillants de quelques coups de pieds et Nicola assomma Isidore avant de remettre la boîte en lieu sûr. Peu après, des agents géorgiens arrivèrent devant le bâtiment dans un crissement de frein et appréhendèrent le trio de trafiquants. Tess et Galina rejoignirent les lieux tout en passant calmement les sangles de leurs armes sur leurs épaules.

      « Content de vous voir, mesdames, dit Nicola. Votre timing était parfait et votre adresse au tir, impressionnante.

      — Ah, mais de rien, dit Tess. On faisait juste notre travail. »

      Galina avança vers Alex et lui planta un gros baiser. Il sourit et l'entoura de ses bras.

      « Maintenant tu peux te vanter de m'avoir sauvé la vie.

      — C'est rien, répondit Galina. Et puis, ce serait trop compliqué de trouver un autre homme. »

      Elle l'embrassa à nouveau. Tess et Jake firent de même, avec toutefois un peu plus de retenue.

      Nicola regardait la scène d'un air amusé. Tess le remarqua et lui dit en plaisantant :

      « Eh, pas de voyeurs ! Appelle Carmen à New York et dis-lui que tu vas bien. »

      Nicola hocha la tête et composa le numéro depuis son portable.

      Plus tard, le groupe se retrouva au poste de police. Des agents des renseignements locaux interrogeaient déjà les contrebandiers, dont deux d'entre eux portaient des bandages aux jambes. Jake, Tess et les autres membres de l'équipe se servirent de boissons gazeuses au distributeur et se détendirent autour d'une table dans une pièce attenante.

      « Pourquoi pensez-vous que Belcour s'intéresse au marché noir de matières radioactives ? demanda Alex. Après le mauvais tour que lui a joué Daesh en détournant l'une de ses deux bombes nord-coréennes vers l'Iran, au lieu de la faire exploser en Europe, on aurait pu penser qu'il ferait profil bas.

      — Il n'en a pas besoin. Il n'y avait pas moyen de lui imputer ce terrible incident. Et quoi qu'il en soit, il a pris la sage précaution de s'installer temporairement en Argentine. Maintenant la CIA le soupçonne d'être le cerveau derrière cette opération de contrebande. Comme il ne peut plus obtenir d'ogives auprès de la Corée du Nord, on a à penser qu'il va chercher à se procurer de l'uranium pour faire une arme nucléaire.

      — Pour quelle raison pourrait-il bien vouloir faire ça ? C'est un homme riche.

      — Ce n'est pas pour l'argent. Je pense que Belcour cherche à se venger, dit Tess. Il veut se venger du gouvernement français qui l'a accusé de faire l'apologie de la prostitution, ce qui pour lui, ne pose aucun problème. À l'époque, il était à la tête de l'OID, l'Organisation Internationale de Développement, et il avait toutes les chances de s'emparer de la présidence de la France. Comme d'habitude, ses avocats lui ont sauvé la peau, mais ça lui en a coûté.

      — Ça me fend le cœur, dit Galina, allongée sur une banquette et confortablement adossée contre Alex, entourée de son bras. Ce qui m'inquiète, c'est que c'est par nous que ses plans ont échoué et il cherchera peut-être à se venger sur nous.

      — Tu as raison, Galina. Je ne serais pas surpris s'il venait après nous, dit Jake. C'est pourquoi j'ai accepté de faire un dernier job pour la CIA et nous offrir la possibilité de le coincer pour de bon. »

      L'un des agents géorgiens entra dans la pièce, Il avait l'air contrarié. Il essuya ses mains légèrement tâchées de sang et s'assit.

      « Les blessures sont superficielles. Nous avons essayé de les faire parler mais il est évident qu'ils ont été recrutés par des tiers qui n'ont pas d'existence officielle. Même si on les battait à mort, je ne crois pas qu'ils peuvent nous en dire plus. Ils font ça pour l'argent, peu leur importe d'où ça vient.

      — C'est un peu décevant, dit Jake. On laisse ces imbéciles à vos bons soins. Il nous faut trouver une autre approche. »

      L'agent géorgien lui serra la main.

      « Merci de votre aide. Et rentrez bien. »

      Une fois rentrés à l'hôtel, l'équipe se retrouva au bar pour prendre un verre. Jake n'était pas content.

      « C'est frustrant. Chaque fois qu'on essaie de le coincer, Belcour réussit à nous filer entre les doigts. Il y a un proverbe chinois qui dit : 'Si on ne change pas de direction, on finira probablement par se retrouver là où on va.' Ça décrit très bien notre situation. Nous n'avançons pas. Nous devons trouver un autre moyen de l'avoir.

      — Belcour est une vraie anguille, dit Tess. Il peut se permettre les meilleurs avocats et il s'en sert sans pitié. Et puis, il a accès à plusieurs résidences dans de nombreux endroits. Quand les choses avaient pris une sale tournure la dernière fois, il s'était envolé pour l'Argentine.

      — La CIA m'a dit que Belcour ne traite plus avec les Nord-Coréens, » ajouta Jake. « Apparemment, il s'est brouillé avec eux. Je ne vois qu'une seule manière pour lui de fabriquer cette bombe avec des déchets nucléaires, c'est d'aller voir Daesh et ses vieux amis djihadistes en Syrie.

      — Mais Daesh l'a entourloupé la dernière fois, ils ont vendu la bombe nucléaire nord-coréenne à l'Iran au lieu de l'utiliser en Europe comme Belcour le voulait.

      — Entre voleurs, point d'honneur, dit Tess. Belcour n'a pas d'autre choix que de fermer les yeux dessus. Daesh est la seule organisation qui peut transformer des déchets nucléaires en bombe.

      — Mais Daesh n'a pas de laboratoires pour ça, dit Alex.

      — Les terroristes n'ont pas besoin de laboratoires. S'ils fabriquent une bombe comme ça, ils le feront probablement à l'aide de prisonniers. Ils se moquent si ces derniers meurent empoisonnés par les radiations.

      — Triste mais vrai, acquiesça Alex.

      — Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda Nicola.

      — Franchement, je ne sais pas, dit Jake. Il va falloir qu'on surveille et qu'on improvise. Rentrons. »

      Les bureaux de SRD à New York et à Paris tenaient des séances régulières de condition physique pour leur personnel. Tess et Jake croyaient que la forme physique des membres de leur équipe était essentielle étant donné les conditions dangereuses de leur travail.

      Leur entraînement était exigeant et difficile, mais l'équipe s'y pliait sans souci. L'exception était la fameuse semaine en enfer, quand c'était au tour de Tess d'être en charge des trois séances de maniaque. Sachant ce qui les attendait, le staff de SRD se résigna à affronter une semaine d'exercices extrêmes et épuisants, et à des séances d'arts martiaux punitives où l'on attendait d'eux rien moins que la perfection. L'exercice de mise en forme extrême débutait par un échauffement des articulations suivi de squats, pompes, levers de genou, fentes en marche et fentes avant, tractions en extension et en négatif, basculements dorsaux et se

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