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      D’une seconde à l’autre, Riley pouvait être en état d’arrestation.

      Pourquoi n’avait-elle pas supprimé le fichier ?

      Elle aurait pu simplement s’en débarrasser, comme elle l’avait fait de la chaine en or que Hatcher lui avait offert. La chaine était un symbole de son lien avec Hatcher. C’était également un code qui permettait de le contacter.

      Riley l’avait jeté dans un espoir désespéré d’échapper à son emprise.

      Mais pour une raison ou pour une autre, elle n’avait jamais pu se convaincre de supprimer le fichier sur la clé-USB.

      Pourquoi ?

      Les informations qu’il contenait pouvaient servir à l’imiter les déplacements et les activités de Hatcher.

      Peut-être même l’arrêter pour de bon.

      C’était une énigme, comme de nombreux aspect de sa relation avec Hatcher.

      Pendant que Riley triait des papiers sur son bureau, son téléphone sonna. C’était un texto d’un numéro inconnu. Riley poussa un hoquet en le lisant.

      Vous pensiez que cela m’arrêterait ? Tout a déjà été transféré ailleurs. Ne venez pas dire que je ne vous avais pas prévenue.

      Riley eut soudain du mal à respirer.

      Shane Hatcher, pensa-t-elle.

      CHAPITRE TROIS

      Riley fixait le message du regard, prise d’une bouffée de panique.

      Il n’était pas difficile de deviner ce qui s’était passé. Jenn Roston avait ouvert le fichier dès qu’elle avait été seule. Elle avait trouvé ce qu’il y avait dedans et l’avait immédiatement utilisé pour bloquer les opérations bancaires de Hatcher.

      Mais dans son message, Hatcher lui disait tout net que Jenn avait échoué.

      « Tout a déjà été transféré ailleurs. »

      Shane Hatcher était toujours en cavale et il était en colère. Avec ses ressources financières, il était plus dangereux que jamais.

      Il faut que je lui réponde, pensa-t-elle. Je dois parlementer avec lui.

      Mais comment ? Que pouvait-elle dire sans l’énerver davantage ?

      Puis elle songea que Hatcher ne comprenait peut-être pas exactement ce qui se passait.

      Comment pouvait-il savoir que c’était Roston qui sabotait son travail, pas Riley ? Peut-être qu’elle pouvait au moins lui faire comprendre ça.

      Les mains tremblantes, elle tapa une réponse.

      Laissez-moi vous expliquer.

      Mais quand elle essaya d’envoyer le texto, la mention « envoi impossible » apparut.

      Riley poussa un grognement de désespoir.

      La même chose était arrivée la dernière fois qu’elle avait essayé de communiquer avec Hatcher. Il lui avait envoyé un message cryptique, puis il avait coupé les ponts. Autrefois, elle avait eu la possibilité de communiquer avec Hatcher par chat vidéo, texto ou même téléphone. Mais c’était terminé.

      Maintenant, elle n’avait plus aucun moyen de le joindre.

      Mais lui pouvait toujours l’atteindre.

      La troisième phrase de son message était glaçante.

      « Ne venez pas dire que je ne vous avais pas prévenue. »

      Riley pensa soudain à ce qu’il lui avait écrit la dernière fois qu’ils avaient communiqué.

      « Vous le regretterez. Mais votre famille ne sera peut-être plus là pour en parler. »

      Riley poussa un hoquet et s’exclama à voix haute :

      — Ma famille !

      Elle chercha son téléphone d’une main tremblante et composa le numéro de chez elle. Elle l’entendit sonner, sonner, sonner. Puis le répondeur se mit en route. C’était la propre voix de Riley.

      Elle se retint de ne pas crier.

      Pourquoi personne ne répondait ? C’étaient les vacances de printemps. Ses enfants devaient être à la maison. Et où était la bonne de Riley, Gabriela ?

      Juste avant la fin du message, la voix de Jilly, la gamine de treize ans que Riley essayait d’adopter, retentit enfin au bout du fil. Elle semblait à bout de souffle.

      — Eh, désolée, maman. Gabriela est partie faire des courses. Avec April et Liam, on jouait au foot dans le jardin. Gabriela devrait rentrer bientôt.

      Riley se rendit compte qu’elle retenait sa respiration. Elle se força à inspirer normalement.

      — Tout va bien ? demanda-t-elle.

      — Ouais, répondit Jilly avec nonchalance. Pourquoi ça n’irait pas ?

      Riley avait du mal à se calmer.

      — Jilly, tu peux jeter un coup d’œil dans la rue par la fenêtre, s’il te plait ?

      — D’accord, dit Jilly.

      Riley entendit ses pas.

      — Je regarde, dit Jilly.

      — Le van avec les agents du FBI est toujours là ?

      — Ouais. Et celui dans l’allée aussi. Je l’ai vu quand on était dans le jardin. Si ce type, Shane Hatcher, vient par ici, ils vont sûrement l’attraper. Y a quelque chose qui va pas ? Tu me fais peur.

      Riley se força à rire.

      — Non, rien du tout. Je m’inquiète comme toutes les mamans, tu sais.

      — D’ac. A plus tard.

      Elle raccrocha, mais l’inquiétude de Riley continuait de déferler en elle.

      Elle sortit dans le couloir et se dirigea tout droit vers le bureau de Brent Meredith.

      Elle bafouilla.

      — Monsieur, je… j’ai besoin de prendre ma journée.

      Meredith leva les yeux de son travail.

      — Puis-je vous demander pourquoi, agent Paige ?

      Riley ouvrit la bouche, mais aucun mot n’en sortit. Si elle lui expliquait qu’elle venait de recevoir des menaces de Shane Hatcher, il insisterait pour lire le message. Comment pouvait-elle le lui montrer sans avouer qu’elle venait juste de donner le fichier à Jenn Roston ?

      Meredith avait l’air inquiet, à présent. Il sembla comprendre que quelque chose n’allait pas, mais que Riley ne voulait pas en parler.

      — Allez-y, dit-il. J’espère que tout va bien.

      Riley ressentit soudain une reconnaissance sans nom envers Meredith et son habituelle discrétion.

      — Merci, monsieur, dit-elle.

      Puis elle sortit à vive allure du bâtiment, retrouva sa voiture et rentra chez elle.

      *

      En s’approchant de sa maison dans un quartier tranquille de Fredericksburg, elle fut soulagée de voir le fourgon du FBI garé dans la rue. Riley savait qu’il y en avait un autre dans l’allée. Même si ces véhicules ne portaient aucun signe distinctif, ils ne passaient pas inaperçus, mais personne n’y pouvait rien.

      Riley se gara devant sa porte, se dirigea vers le fourgon et pencha la tête vers la fenêtre côté passager.

      Deux jeunes agents étaient assis à l’avant du

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