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Roulette Russe. May Freighter
Читать онлайн.Название Roulette Russe
Год выпуска 0
isbn 9788835432364
Автор произведения May Freighter
Жанр Детская проза
Издательство Tektime S.r.l.s.
- Tu étais trop jeune pour t’en souvenir.
Elle lui lança un regard sévère.
- J'ai une bonne mémoire, Michael.
- Ne me regarde pas avec ces yeux de meurtrier. J'ai répondu à ta question.
Les terreurs nocturnes de son enfance ne pouvaient pas être l’explication plausible de l’inquiétude de ses parents.
- Tu finiras par avoir des rides, si tu continues à faire la grimace !
Elle se laissa tomber sur le lit et soupira.
- D'accord, je vais laisser tomber, pour l'instant.
Michael s’était allongé à côté d'elle, sans que le matelas ne s’enfonce d’un seul millimètre. Le fait qu'il n'ait pas de corps physique la troublait encore aujourd'hui.
- Repose-toi. Tu as beaucoup de choses à faire demain.
sans prendre la peine de se mettre en pyjama, elle se glissa sous les couvertures et demanda :
- quoique je choisisse, tu seras toujours là pour moi ?
- Bonne nuit, Helena.
*****
Elle se brossait les cheveux pour la deuxième fois ce matin-là et leurs yeux se croisèrent dans le miroir. Au moins, Michael s'abstenait de faire son apparition lorsqu'elle était sous la douche ou aux toilettes.
Elle plissa des yeux.
- Quoi ?
- Rien !
- Tu n'as pas arrêté de me regarder depuis mon réveil. Dis-moi qu'est-ce qui ne vas pas ! Est-ce que c'est mes cheveux ?
Il retroussa les coins de ses lèvres.
- Tu es nerveuse.
Helena se retourna.
- C’est normal, non ? J’ai pris une décision qui va chambouler toute ma vie.
- Moi qui croyait que tu étais une fille très calme, recueillie et observatrice ?
Elle croisa les bras sur sa poitrine.
- T’as fini ?
- Non, une dernière chose, Andrew est à la porte.
Elle fixa son ange gardien et se précipita en bas. Des gazouillements d'oiseaux lui remplirent les oreilles et elle grogna. La sonnette ringarde était l'idée de sa mère.
A la dernière marche, elle évita de justesse de trébucher. Elle ouvrit la porte entre deux respirations profondes et sourit à son futur colocataire.
- Alors, comment as-tu prévu de t’y prendre ?
Le sourire d’Andrew s’effaça. Il se tapota le menton de l’index.
- Hum, la première étape serait d’entrer.
Il entra sans attendre d'y être invité.
- Et, maintenant, on prend tes affaires.
Helena roula des yeux.
- C'est très drôle. Je voulais dire, est-ce que tu as une idée pour transporter mes affaires ?
- Ne t'inquiète pas, Épine, on le saura à temps.
Elle ignora le surnom agaçant que ses amis lui avaient donnée à l'école et jeta un coup d’œil derrière lui. Il y avait une fourgonnette blanche garée dans l’allée.
- Elle est à toi ? demanda-t-elle.
- Papa m'a prêté une de ses voitures d'entreprise pour la journée. Il m'a demandé de ne pas la bousiller, alors j'espère que tes affaires ne sont pas trop lourdes.
Helena cacha son irritation derrière un faux sourire. Elle lui fit signe de la suivre.
- Allons-y !
- Allons-y, s'il te plaît.
Elle lui lança un regard agacé.
- Rabat-joie !
Il la suivit dans les escaliers. Arrivé à la porte de sa chambre, il dit :
- Je parie que tout est rose et à froufrous là-dedans.
- Plus tu parles, plus tu sors de conneries du trou que tu appelles une bouche.
Il claqua sa main sur sa poitrine d'un geste dramatique.
- Tu me vexes, Épine.
Helena hocha la tête et ouvrit la porte.
Andrew balaya la pièce du regard et son expression révéla une pointe de déception. Elle sourit.
- Déçu ? Pas de rose et pas de froufrous.
- Des vêtements amples, des cheveux violets et une chambre triste… Je me demande si tu es une fille normale ?
- mm mm.
*****
Jusqu'à présent, Andrew et Laura avaient gardé secrets les détails de leur appartement. Ils voulaient la surprendre et ils avaient réussi. Ses yeux s'écarquillèrent à la vue de l'immeuble en briques rouges, ressemblant à une forteresse. Vivre dans un château n'était peut-être pas une mauvaise idée, surtout qu’ils avaient des fenêtres surdimensionnées donnant sur le paysage urbain.
- Ouah, l’appart est là-dedans ? demanda-t-elle.
Andrew la regarda avec un soupçon d'amusement.
- Tu aimes ?
Elle se retint de sauter sur place et afficha un visage légèrement désintéressé.
- Tant que je n’ai pas vu l’intérieur, c'est difficile de juger.
- Ne vous inquiétez pas, Votre Altesse, nous l'avons choisi en prenant en compte tout ce que vous aimez.
Elle lui lança un regard perçant et il lui tira la langue. Elle se demandait si sa décision d'emménager avec ses deux meilleurs amis était une bonne idée.
Andrew ouvrit la porte vitrée et la laissa entrer en premier. Elle évalua le hall d'entrée blanc et simple. Un gardien potelé au comptoir près de l'ascenseur les ignora. Si une chose arrivait, elle savait qu’il ne lui proposerait pas son aide.
- Reviens sur terre.
Le visage d'Andrew apparut à quelques centimètres du sien. L'odeur de son après-rasage frais emplit ses narines, alors que ses yeux vert forêt la fixaient.
- Est-ce que tu veux visiter l'endroit ou non ?
Elle sentit ses joues chauffer. Espérant mettre fin à son embarras, elle se dirigea vers l’ascenseur où elle écrasa le bouton jusqu'à ce que les portes s'ouvrent, avant d’entrer dans l’enceinte métallique.
Avec un petit rire, il appuya sur le bouton et l’ascenseur se mit à bouger.
Au cinquième étage, le sol était couvert d’un tapis vert mousse et les murs étaient tous blancs. Le soleil du matin des tons bleus dans le couloir des tons bleus. Arrivés à la porte de leur appartement, Andrew glissa une carte-clé au-dessus de la poignée.
Helena posa un pied à l’intérieur et ses chaussures de course grincèrent sur le parquet poli. À chaque pas, ses yeux s'écarquillaient encore plus et elle se retrouva très vite dans un salon spacieux. Deux confortables canapés en cuir et une grande télévision LED accrochée au mur, ainsi que des photographies de monuments de la ville et de rues célèbres. Elle aimait même le détail de la petite ballerine en céramique sur la table basse.
- C’est combien, le loyer ? demanda Helena.
A Dublin, impossible de louer un appartement aussi spacieux sans débourser une fortune.
- Le père de Laura est propriétaire du bâtiment et, comme il aime beaucoup sa fille… disons qu'il nous a laissé