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probablement en deuxième position. Les gens se les procurent au Japon, ou les trouvent sur internet. »

      Zoe résista à l’envie de lui dire qu’on les appelait des katanas, revenant plutôt sur le corps. Elle compta les angles du cou. Deux de plus que ce qu’elle avait vu sur la scène de crime, les deux premiers n’ayant pas été assez profonds pour avoir pu toucher le sol. « Pouvez-vous dire quel a été le degré de force utilisé pour les quatre coups ?

      – Pas suffisant pour trancher la tête en une seule fois, c’est certain, dit le médecin légiste. Vous pouvez voir les trajectoires divergentes ici et ici : à chaque fois qu’il a frappé, c’était selon un angle légèrement différent, ce qui a causé le bord rugueux et la surface inégale que vous voyez… quatre fois, oui, comme vous dites.

      – Pensez-vous que c’était quelqu’un dépourvu de force ? » demanda Shelley, s’étant suffisamment habituée à la vue pour pouvoir poser une question.

      Le coroner haussa les épaules. « Faute de pouvoir monter dans une machine à remonter le temps, c’est difficile à dire. Tout ce que je sais, c’est le niveau de force. Cela aurait pu être une femme âgée qui hache de toute ses forces sous l’emprise de l’adrénaline, ou bien Arnold Schwarzenegger dans un mauvais jour. Je ne peux pas le dire.

      – Même pour nous indiquer si nous devons rechercher un homme ou une femme ?

      – À ce stade, votre hypothèse est aussi tangible que la mienne, répondit le coroner. Vos gens seraient plus qualifiés pour répondre à cette question, de ce côté-ci de l’enquête. Le motif, l’opportunité, etc. »

      Cela ne les aidait pas beaucoup, mais c’était imparable. « Nous avons vu tout ce dont nous avions besoin, » dit Zoe, en reculant pour permettre au coroner de refermer le tiroir.

      « Merci, » lui dit Shelley, avant de quitter la pièce en suivant Zoe.

      Dehors, le soleil s’était enfin totalement levé, une luminosité qui obligea Zoe à sortir ses lunettes de soleil de sa poche. La chaleur était forte elle aussi, pesant sur elles tel un lourd fardeau. Zoe s’attarda à l’ombre du bureau du coroner, zieutant vers leur voiture sur le parking et estimant très exactement la chaleur qu’il allait y faire à l’intérieur. Cette information ne lui apporta aucun réconfort.

      « Où allons-nous maintenant ? » demanda Shelley.

      – Chez la famille de Lorna Troye, dit Zoe. Voir s’ils peuvent nous orienter dans la bonne direction. Peut-être qu’ils savent quelque chose qui la relie à Michelle Young.

      – D’après le dossier, elle n’a plus beaucoup de famille, » dit Shelley. C’était de mémoire. Elle devait déjà avoir lu cette section. Du fond de son ventre, Zoe ressentit la culpabilité de ne pas l’avoir également lu. « Ses parents ont été tués dans un accident de voiture il y a environ dix ans. Il ne lui reste plus qu’une sœur. »

      Zoe hocha la tête. « Très bien, alors. » Elle y réfléchit un moment. Aucune des deux ne bougea. Soit Shelley avait tout aussi hâte que Zoe de rejoindre la voiture brûlante, soit elle lui laissait la parole. « On ne sait pas encore vraiment ce qu’on cherche.

      – Homme ou femme, fort ou pas, aucune idée des attributs physiques. Shelley soupira. Ce serait bien qu’un témoin se manifeste rapidement. Qu’en penses-tu ? Des idées pour entamer notre profil ? »

      Zoe secoua légèrement la tête. « Ça pourrait aller dans les deux sens. La férocité de l’attaque serait associée à la masculinité dans la plupart des circonstances. Les femmes, comme nous le savons, ont tendance à opter pour des méthodes d’attaque moins brutales. Mais là encore, Lorna Troye était plutôt à l’aise lorsqu’elle s’est fait attaquer. Elle a peut-être même fait confiance à l’agresseur, ou s’est sentie en sécurité avec lui. Cela pourrait suggérer que l’agresseur était une femme.

      – Ce qui me frappe le plus dans tout ça, c’est l’idée de le faire au grand jour.

      – Ça sent la confiance, dit Zoe. C’est ça ou la folie. Une sorte de sentiment qu’il n’allait pas se faire prendre. Peut-être que les coups ont manqué de puissance parce qu’il n’était pas pressé. Il se sentait invincible à ce moment-là. Comme si le monde entier s’était arrêté pour lui permettre de frapper.

      – Mm, » convint Shelley, s’appuyant sur la pierre froide du bâtiment. « Nous devons trouver un moyen de limiter encore davantage les possibilités. Nous faire une idée de ce qui se passe ici.

      – Espérons dans ce cas que la sœur de Lorna Troye pourra nous aider, » dit Zoe, se dirigeant à reculons vers la voiture, sous la chaleur écrasante du soleil.

***

      La sœur de Lorna Troye vivait dans un petit appartement près du centre-ville, au-dessus d’une quincaillerie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’entrée de l’appartement – qui offrait une belle vue sur une vitrine de marteaux – les fit déboucher sur un couloir peint en jaune vif, puis dans un salon de différentes nuances de rose et principalement en velours.

      « Vous êtes sûres que je ne peux rien vous offrir ? » demanda Daphne Troye, la grande sœur de Lorna, pour la sixième fois au moins.

      « Vraiment, Mlle Troye, tout va bien, » l’assura Shelley, en lui adressant un sourire éclatant.

      « Oh, c’est Mme Troye » Daphne sourit en retour, en tournant la main pour leur montrer une bande dorée aux reflets ternes. « Ma femme a pris mon nom quand nous nous sommes mariées.

      – Mme Troye, reprit Shelley. Je sais que ça doit être une période stressante pour vous. Nous voulons simplement vérifier quelques petites choses auprès de vous afin de voir si nous pouvons attraper celui qui a fait ça à votre sœur. »

      Le sourire, déjà fragile, sur les lèvres de Daphne, se décomposa. « Oui, » dit-elle, s’affalant complètement sur sa chaise, acceptant visiblement qu’elle n’aurait pas à se lever pour aller chercher quoi que ce soit. « Bien sûr. Je vous en prie, demandez-moi.

      – Que pouvez-vous nous dire à propos d'hier ? demanda Shelley. Étiez-vous en contact avec Lorna ?

      – Un peu. » Les yeux de Daphne glissèrent brièvement en direction d’une pièce fermée, de l’autre côté du couloir de la porte ouverte, puis revinrent en place. « Lorna et Rhona – ma femme – ne s’entendent pas vraiment. Nous ne nous parlions plus trop, ces derniers temps. Du moins, pas en personne. Mais je lui ai envoyé un texto le matin.

      – Saviez-vous qu’elle avait l’intention de faire une randonnée ?

      – Oui. » Daphne saisit sa tasse remplie d’une substance laiteuse qui aurait pu être du thé ou du café, à en juger par sa dilution, et en prit une petite gorgée. » Elle me l’a dit. Elle devait sortir avec une amie, mais celle-ci a annulé à la dernière minute.

      – Avez-vous le nom de cette amie ? » demanda Zoe, en ouvrant son carnet de notes.

      « Euh, » Daphne fit une pause, pinçant l’arête de son nez et fermant les yeux tandis qu’elle réfléchissait. « Laissez-moi juste… Cora ! Elle s’appelait Cora.

      – Nom de famille ? »

      Daphne secoua la tête. « Non, désolée.

      – Ce n’est pas grave, dit Shelley. « Cora » n’est pas un nom courant. Je suis sûre que nous allons la retrouver à partir de ça.

      – J’aimerais vous montrer une photo, si vous le permettez, » dit Zoe. Voyant les yeux de Daphne s’élargir et sa main commencer à trembler, elle ajouta rapidement : « Pas de la scène de crime. Ne vous inquiétez pas. C’est la photo d’une femme. Nous voulons seulement vous demander si vous la reconnaissez, plus précisément si vous avez déjà vu Lorna avec elle. »

      Elle sortit la photo imprimée de Michelle Young de l’arrière de son carnet et la fit glisser sur la table, laissant

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