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Le Visage de la Peur. Блейк Пирс
Читать онлайн.Название Le Visage de la Peur
Год выпуска 0
isbn 9781094306483
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия Les Mystères de Zoe Prime
Издательство Lukeman Literary Management Ltd
Il ne semblait y avoir personne de menaçant aux alentours. Personne ne les scrutait par les fenêtres ou par les porches, aucune voiture ne circulait lentement dans le quartier. Aucun signe d’activité dans la maison.
« Nous devrions entrer, » déclara Zoe, en ouvrant la portière côté conducteur et en sortant.
Shelley l’imita, après quelques instants. Ce n’était pas une longue hésitation, mais une hésitation tout même. Zoe se demandait si Shelley avait peur de suivre cette piste avec les gangs. Quoiqu’il se passe, elles allaient devoir l’examiner d’une manière ou d’une autre. Peu importe le retard qu’elles provoqueraient, elles allaient finir par aboutir ici à un moment donné.
Zoe essaya de faire preuve d’une assurance qu’elle-même ne ressentait pas vraiment en s’approchant de la porte d’entrée et en frappant fort, de trois coups secs qui ne pouvaient manquer d’être entendus dans toute la petite maison.
Pas de réponse.
Elle échangea un regard avec Shelley, qui se tenait maintenant tout près derrière elle, et frappa à nouveau. Plus fort. Cinq fois. Pas si facile à ignorer.
Il n’y avait rien. Pas le grincement d’une lame de parquet ou un mouvement derrière les frêles rideaux. La fenêtre du salon, visible de l’endroit où elles se trouvaient, donnait sur une pièce vide.
« Il n’y a personne ici, » dit Zoe au bout d’un moment, estimant qu’elles n’avaient pas été simplement ignorées.
« Et maintenant ? » demanda Shelley, en regardant la voiture. « On s’assoit et on attend ? »
Zoe suivit son regard et vit un vieil homme hispanique qui était sorti pour s’asseoir sur les marches d’une propriété, de l’autre côté de la rue. Soixante-treize ans, estima-t-elle. « Peut-être. Peut-être pas, » dit-elle, tout en se dirigeant vers lui de manière décontractée.
C’était toujours gênant d’aller vers quelqu’un comme ça. Le vieil homme les observait et il savait qu’elles s’approchaient de lui. Il savait qu’elles venaient lui parler, mais il était encore trop loin pour pouvoir le saluer. Où regarder ? Par terre ? Au loin, en ignorant la présence de l’homme, comme si l’on avait l’intention de passer simplement devant lui ? Regarder son visage, afin de créer un contact visuel probablement gênant pendant toute la durée nécessaire pour atteindre la distance de conversation ?
Zoe se résolut à un mix des trois, ce qui était pire, et elle finit par l’interpeller lorsqu’elle fut à mi-chemin, juste mettre fin à cette situation.
« Excusez-moi, monsieur ? »
Il ne se leva pas, les dévisageant toutes les deux avec beaucoup de méfiance, mais il leur accorda son attention.
« Nous recherchons l’homme qui vit à cette adresse. Savez-vous où il pourrait se trouver en ce moment ? » demanda Zoe, en faisant attention à la neutralité de ses termes. Pas besoin de faire du rentre-dedans.
Le vieil homme grommela. « Vous voulez dire Cesar ? »
Ce n’était plus un secret, donc. « Oui, monsieur. » Zoe faisait preuve de respect. Elle avait remarqué que le niveau de coopération que l’on obtenait chez les témoins âgés était souvent directement lié au nombre de fois où on les appelait monsieur ou madame.
« Sorti à la fosse.
– La fosse ? » répéta Zoe. Pour une étrangère, il n’y avait rien de tel pour se sentir stupide que de se confronter aux connaissances d’un local.
Le vieil homme grogna de nouveau, lui adressant un haussement d’épaule, trahissant son agacement. « La fosse. Là où vont tous ces garçons.
– Vous voulez dire les membres du gang, monsieur ? » Shelley prit la relève, sur un ton calme et posé.
L’homme hispanique frotta ses doigts déformé par l’arthrite sur le sommet de son crâne, presque chauve, à l’exception de quelques mèches résistantes, et hocha la tête. « Tous ces garçons. Pas de secret ici.
– Pourriez-vous nous indiquer le chemin, monsieur ? demanda Shelley. Nous ne sommes pas du coin. »
Le vieil homme la toisa de haut en bas, puis éclata d’un rire qui révéla trois dents absentes. « Non, vous n’êtes pas d’ici, » dit-il, avant de s’esclaffer à nouveau, longuement.
Zoe tapota le bras de Shelley. « Il vaut mieux appeler la police locale, » dit-elle, en désignant la voiture d’un geste de la tête, avant d’en prendre la direction. Derrière elles, sur les vingt-quatre pas qui les conduisaient vers la voiture, le rire du vieil homme raisonnait encore, les collant comme une mauvaise odeur.
Zoe s’effondra sur le siège du conducteur et claqua sa porte, peut-être plus fort que nécessaire.
« Quel est le plan ? » demanda Shelley, essoufflée. Ses joues étaient teintées de rose. Elle avait été absente de toute cette conversation.
« Je vais contacter la police, dit Zoe. Nous allons obtenir des renforts, et le lieu. Les locaux sauront à quoi cela correspond. Et ensuite, on y va. »
Elle composa le numéro sur son téléphone, estimant déjà le nombre de renforts qu’elles allaient devoir réclamer – et s’il n’était pas plus prudent de demander également des gilets pare-balles.
CHAPITRE ONZE
Zoe ajusta une nouvelle fois les sangles de son gilet, percevant la rassurante prise des velcros entre eux, et la force avec laquelle ils se maintenaient ensemble.
L’arrière du fourgon de police était à un espace étroit. Shelley était assise en face d’elle, ainsi que huit hommes et femmes de l’équipe du SWAT, tous équipés en tenue d’assaut. Zoe n’était pas habituée à la sensation du casque sur sa tête, à la façon dont les côtés rembourrés poussaient sur ses joues. Mais c’était quand même mieux que d’y aller la fleur au fusil.
Le moteur tournait au ralenti sur une route sans issue, à courte distance de leur cible, le lieu que les membres du gang appelaient leur maison. La Fosse. Il s’avéra que c’était un bar, ou du moins une devanture, le genre d’endroit où les étrangers n’étaient pas les bienvenus. Le fait d’y pénétrer allait véritablement tourner au raid. Le capitaine local leur avait clairement fait comprendre qu’il n’y avait pas d’autre alternative avec des individus de ce genre. Entrer sans arme, sans protection, et en tant que flic, c’était la mort assurée.
Une carte était posée entre eux, un plan imprimé de la zone. Il ne représentait guère plus que des carrés noirs, des approximations basées sur ce qui avait été observé lors de précédentes interventions, croisées avec les plans de la ville.
« Il y a trois sorties : ici, ici et ici. » Le commandant de l’unité les désignait, une sortie à chaque point cardinal, sauf au Sud. « Voici l’entrée principale, celle par où nous allons entrer, sans accès à la route. Les deux autres seront aussi exploitées. Par expérience, la bande se divisera en deux dans chaque direction, en essayant de scinder nos forces également.
– Que représente cette structure ici ? » demanda Zoe, en désignant un rectangle à l’intérieur du bâtiment lui-même.
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