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CHAPITRE QUARANTE-SIX

       CHAPITRE QUARANTE-SEPT

       ÉPILOGUE

      PROLOGUE

      Il se tenait caché dans la pénombre d’une barrière de parking et regardait fixement l’immeuble en brique à trois étages de l’autre côté de la rue. Il imagina qu’il était l’heure de dîner pour certains, une heure à laquelle des familles se rassemblaient, riaient et partageaient les histoires de la journée.

      Des histoires. Il persifla. Les histoires étaient pour les faibles.

      Le sifflotement brisa son silence. Son sifflotement. Henrietta Venemeer sifflotait tout en marchant. Tellement joyeuse, pensa-t-il. Tellement oublieuse.

      Sa colère augmenta à sa vue, une rage rouge et brûlante qui s’épanouissait dans tout son champ de vision. Il ferma les yeux et prit quelques inspirations pour la faire cesser. Les médicaments aidaient habituellement pour sa colère. Ils l’avaient calmé, avaient maintenu son esprit léger et insouciant, mais dernièrement, même ceux sur ordonnance avaient échoué. Il avait besoin de quelque chose de plus grand pour aider à équilibrer sa vie.

      Quelque chose de cosmique.

      Tu sais ce que tu dois faire, se rappela-t-il.

      Elle était une femme menue et plus âgée, avec une masse de cheveux rouges et une attitude volontaire qui imprégnait chacun de ses mouvements : ses hanches se balançaient sur une chanson en son for intérieur et il y avait un rebond décelable dans ses pas. Elle portait un sac de provisions et se dirigeait directement vers l’édifice de briques dans une partie oubliée de l’Est de Boston.

      Vas-y maintenant, ordonna-t-il.

      Tandis qu’elle atteignait son bâtiment et cherchait ses clefs, il quitta son coin et traversa la rue d’un pas tranquille.

      Elle ouvrit la porte et entra.

      Avant que la porte ne se referme, il plaça un pied dans l’interstice. La caméra qui observait le vestibule avait été désactivée plus tôt, il avait appliqué un film de gel en spray transparent sur la lentille pour obscurcir toutes les images et cependant donner l’illusion que la caméra paraisse en état de marche. La seconde porte du vestibule avait était mise hors d’usage, sa serrure étant assez facile à casser.

      Un sifflotement flottait encore sur ses lèvres tandis qu’elle disparaissait en montant une volée de marches. Il entra dans le bâtiment pour la suivre, sans se préoccuper des gens dans la rue ou d’autres caméras qui auraient pu regarder depuis d’autres immeubles. Tout avait été étudié plus tôt, et la planification de son attaque avait été alignée avec l’univers.

      Le temps qu’elle atteigne le troisième étage pour déverrouiller sa porte, il était derrière elle. La porte s’ouvrit et alors qu’elle rentrait dans son appartement, il la saisit par le menton et maintint sa bouche fermée avec sa main, étouffant ses cris.

      Ensuite, il rentra et ferma la porte derrière lui.

      CHAPITRE UN

      Avery Black conduisait une nouvelle voiture tape-à-l’œil, une Ford quatre porte noire de police en civil qu’elle avait achetée, hors du lot, et elle se sourit à elle-même. L’odeur dans la nouvelle voiture et la sensation du volant sous ses mains lui apportaient un sentiment de joie, de nouveau départ. La vieille BMW blanche qu’elle avait acquise étant avocate, qui lui avait constamment rappelé sa vie précédente, avait enfin disparu.

      Yay, s’exclama-t-elle intérieurement, comme elle le faisait presque chaque fois qu’elle s’asseyait derrière le volant. Non seulement son nouveau véhicule avait des fenêtres teintées, des jantes noires, et des sièges en cuir, mais elle était entièrement équipée avec étui pour fusil à pompe, ordinateur sur le tableau de bord, et gyrophares sur la calandre, les fenêtres et les rétroviseurs. Mieux encore, quand les lumières bleues et rouges étaient éteintes, il ressemblait à n’importe quel autre sur la route.

      De quoi attiser partout la convoitise des policiers, pensa-t-elle.

      Elle était passée prendre son équipier, Dan Ramirez, à huit heures pile. Comme toujours, il avait l’air d’être un modèle de perfection : cheveux noirs coiffés en arrière, peau hâlée, yeux sombres, vêtu des habits de la meilleure qualité. Une chemise jaune canari se trouvait sous une veste carmin. Il portait un pantalon pourpre, une ceinture marron clair, et des chaussures de la même couleur.

      « Nous devrions vraiment faire quelque chose ce soir », dit-il. « Dernière nuit de service. C’est peut-être un mercredi, mais on a l’impression d’être un vendredi. »

      Il offrit un sourire chaleureux.

      En retour, Avery battit de ses yeux d’un bleu de glace, lui lança un sourire rapide et tendre, mais ensuite ses traits devinrent indéchiffrables. Elle se concentrera sur la route et en son for intérieur se demanda ce qu’elle allait faire concernant sa relation avec Dan Ramirez.

      Le terme de “relation” n’était même pas exact.

      Depuis qu’elle avait fait tomber Edwin Peet, un des plus étranges tueurs en série dans l’histoire récente de Boston, son équipier avait fait savoir ses sentiments, et Avery lui avait, en retour, fait savoir qu’elle pourrait être intéressée aussi. La situation n’était pas allée bien plus loin. Ils avaient dîné ensemble, partagé des regards amoureux, s’étaient tenu la main.

      Et Avery était inquiète à propos de Ramirez. Oui, il était beau et respectueux. Il lui avait sauvé la vie après le fiasco Edwin Peet et était resté à ses côtés pratiquement tout le temps durant son rétablissement. Cependant, il était toujours son équipier. Ils étaient ensemble cinq jours par semaine de plus, de huit heures du matin à six ou sept heures du soir, voire plus tard selon l’affaire. Et Avery n’avait pas été engagée dans une relation depuis des années. La seule fois où ils s’étaient embrassés, elle avait eu l’impression d’embrasser son ex-mari, Jack, et elle s’était immédiatement éloignée.

      Elle vérifia l’horloge du tableau de bord.

      Cela ne faisait pas cinq minutes qu’il était dans la voiture, et Ramirez parlait déjà du dîner. Tu dois lui parler à propos de ça, réalisa-t-elle. Pouah.

      Tandis qu’ils se dirigeaient vers le bureau, Avery écoutait la fréquence de la police, comme elle le faisait tous les matins. Ramirez mit soudain en route une station de jazz, et ils passèrent quelques quartiers en écoutant un jazz léger mélangé à un opérateur de police détaillant diverses activités autour de Boston.

      « Sérieusement ? », Demanda Avery.

      « Quoi ? »

      « Comment suis-je censée profiter de la musique et écouter les appels ? Ça porte à confusion. Pourquoi faut-il que nous écoutions les deux en même temps ? »

      « Très bien, d’accord », dit-il avec une déception feinte, « il vaudrait mieux que je puisse écouter ma musique à un moment donné aujourd’hui. Ça me fait me sentir calme et tranquille, tu sais ? »

      Non, pensa Avery, je ne le sais pas.

      Elle détestait le jazz.

      Heureusement, un appel arriva sur la radio et la sauva.

      « Nous avons un dix-seize, dix-trente-deux en cours sur la East Fourth Street à l’extérieur de Broadway », dit une voix féminine éraillée. « Aucun coup de feu n’a été tiré. Des voitures à proximité ? »

      « Violence domestique », dit Ramirez, « le gars a une arme. »

      «

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