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Qu’est-ce qui te fait dire ça ? » demanda Mackenzie.

      « À cause de ton intérêt et de ta tendance à exceller dans les cours de profilage et de scénarios. »

      « Je pense que c’est une idée fausse assez courante concernant toute personne intéressée par le profilage. » dit Mackenzie. « Si tu as besoin de preuves, je peux te renseigner au moins trois hommes plus âgés faisant partie de la police d’état du Nebraska. »

      La conversation évolua par la suite sur des sujets plus superficiels – sur leurs cours, leurs instructeurs et autres. Mais durant tout ce temps, Mackenzie bouillonnait à l’intérieur. Les rumeurs que Colby avaient mentionnées étaient justement la raison pour laquelle elle avait décidé de ne pas se faire remarquer. Elle n’avait pas essayé de se faire des amis – une décision qui aurait dû lui laisser assez de temps pour terminer de s’installer dans son appartement.

      Et bien sûr, il y avait Ellington… l’homme qui était venu au Nebraska et qui avait changé sa vie. Ça paraissait assez cliché de le voir ainsi mais c’était ce qui s’était passé. Et le fait qu’elle ne parvenait toujours pas à se le sortir de la tête lui soulevait légèrement le cœur.

      Même lorsqu’elle et Colby échangèrent des plaisanteries au moment de terminer leur déjeuner, Mackenzie se demandait ce que pouvait bien faire Ellington. Elle se demandait également ce qu’elle serait occupée à faire maintenant s’il n’était pas venu au Nebraska lors de son enquête sur le tueur épouvantail. Ce n’était pas une vision agréable : elle serait probablement encore occupée à patrouiller ces routes aux lignes droites infinies, entourées de champs et de maïs. Et elle travaillerait probablement avec un partenaire macho et suffisant qui ne serait qu’une version plus jeune et plus tenace de Porter, son ancien partenaire.

      Le Nebraska ne lui manquait pas. La routine de son boulot là-bas ne lui manquait pas non plus. Et la mentalité du coin lui manquait encore moins. Mais ce qui lui manquait par contre, c’était de savoir qu’elle était à sa place. Mais plus que ça encore, elle faisait partie du top de son département. Ici à Quantico, ce n’était pas le cas. Ici, la compétition était plus rude et elle devait se battre pour rester au top.

      Heureusement, elle était plus que prête pour ce défi et elle était heureuse de laisser le tueur épouvantail et sa vie d’avant derrière elle.

      Maintenant, si seulement les cauchemars pouvaient s’arrêter.

      CHAPITRE DEUX

      La journée suivante débuta de bon matin avec un entraînement au tir, une activité à laquelle Mackenzie était de plus en plus adepte. Elle avait toujours été assez bonne tireuse mais avec un bon entraînement et une classe de vingt-deux autres stagiaires en compétition avec elle, elle était devenue vraiment bonne. Elle avait toujours une préférence pour le Sig Sauer qu’elle avait utilisé au Nebraska et elle avait été ravie de savoir que l’arme standard du Bureau était un Glock – qui était assez similaire.

      Elle fixa des yeux la cible en papier au bout du couloir de tir. Une longue feuille de papier était fixée au rail mécanique à vingt mètres de distance. Elle visa, tira trois fois de suite et posa son arme. Les coups de feu continuaient à faire vibrer ses mains, une sensation qu’elle commençait à vraiment apprécier.

      Lorsque la lumière verte s’alluma au bout du couloir, elle appuya sur un bouton sur le petit panneau de contrôle qui se trouvait devant elle et rapprocha la cible. Au moment où elle s’approchait d’elle, elle put voir les trois impacts de balle sur la cible en papier. Cette dernière représentait le torse d’un homme. Deux balles avaient atteint le haut du torse et une autre avait effleuré l’épaule gauche. C’était un tir satisfaisant, mais pas incroyable, et bien qu’elle soit un peu déçue par les tirs à la poitrine, elle savait qu’elle s’était tout de même beaucoup améliorée depuis sa première session.

      Onze semaines. Elle était ici depuis onze semaines et elle continuait encore à apprendre. Elle était contrariée par les tirs au torse car ils pourraient avoir une issue fatale. Elle avait été entraînée au tir dans le but unique de neutraliser un suspect – et d’effectuer des tirs mortels au torse ou à la tête que dans les situations les plus extrêmes.

      Son instinct s’affinait de plus en plus. Elle sourit en regardant la cible en papier, puis regarda la petite boîte de munitions posée devant elle sur le panneau de contrôle. Elle rechargea le Glock et appuya sur un bouton afin de mettre en place une nouvelle cible, qu’elle plaça cette fois-ci à vingt-cinq mètres de distance.

      Elle attendit que la lumière rouge sur le panneau de contrôle passe au vert, puis tourna le dos à la cible. Elle prit une profonde inspiration, se retourna et tira à trois reprises.

      Une rangée bien nette d’impacts était visible juste en-dessous de l’épaule de la figure.

      C’est bien mieux, pensa Mackenzie.

      Satisfaite, elle enleva les protections qu’elle portait pour protéger ses oreilles et ses yeux. Elle mit de l’ordre dans son poste de tir et appuya sur un autre bouton sur le panneau de contrôle pour rapprocher la cible le long du système mécanique auquel elle était fixée. Elle détacha la cible, la plia et la rangea dans le petit sac qu’elle emmenait partout avec elle.

      Elle venait au stand de tir durant son temps libre afin d’améliorer sa dextérité dans un domaine où elle avait l’impression d’être un peu à la traîne, comparé aux autres stagiaires de sa classe. Elle était l’une des plus âgées de son unité et des rumeurs circulaient déjà – des rumeurs concernant la manière dont elle avait été découverte dans un obscur département de police du Nebraska, juste après avoir clôturé l’enquête sur le tueur épouvantail. Ses compétences au tir la situaient dans la moyenne de la classe et elle était bien déterminée à être parmi les meilleurs avant que son entraînement à l’académie ne soit terminé.

      Elle devait faire ses preuves. Et ça ne lui posait pas de problème.

      *

      Après le stand de tir, Mackenzie ne perdit pas une seconde pour se rendre à son dernier cours théorique, une session sur la psychologie, donnée par Samuel McClarren. McClarren était un ancien agent de soixante-six ans et auteur à succès de six ouvrages bestsellers du New York Times concernant la psychologie de certains des tueurs en série les plus vicieux de ces cent dernières années. Mackenzie avait lu tout ce qu’il avait écrit et elle aurait pu l’écouter donner cours pendant des heures durant. C’était de loin son cours préféré et bien que le sous-directeur pense, sur base de son curriculum et de son expérience, qu’elle n’ait aucun besoin de suivre ce cours, elle avait sauté sur l’occasion de pouvoir y assister.

      Comme à son habitude, elle était l’une des premières à arriver en classe et elle s’assit à l’avant de la salle. Elle prépara son cahier et son stylo pendant que d’autres étudiants arrivaient et installaient leur MacBooks. Samuel McClarren prit place sur le podium. Derrière Mackenzie, les quarante-deux autres étudiants attendaient avec impatience. Chacun d’entre eux semblait suspendu aux lèvres de McClarren lorsqu’il se mettait à parler.

      « Nous en avions terminé hier avec les constructions psychologiques qui semblaient avoir motivé Ed Gein, au grand plaisir de ceux d’entre vous qui n’auraient pas l’estomac bien accroché, » dit McClarren. « Mais aujourd’hui, ça ne va pas être mieux, vu que nous allons nous plonger dans l’esprit bien souvent sous-estimé mais incroyablement tordu de John Wayne Gacy. Vingt-six victimes connues, tuées par strangulation ou asphyxie en utilisant un garrot. Depuis le sous-sol de sa maison jusqu’au fleuve Des Plaines, il a éparpillé ses victimes à différents endroits après les avoir tuées. Et, bien entendu, on parlera de ce à quoi pense la majorité des gens lorsqu’ils entendent son nom – le maquillage de clown. À sa source, l’affaire Gacy est un cas clinique de fracture psychologique. »

      Et le cours continua ainsi, McClarren parlait

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