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Il Suffira D'Un Duc. Bianca Blythe
Читать онлайн.Название Il Suffira D'Un Duc
Год выпуска 0
isbn 9788835432692
Автор произведения Bianca Blythe
Издательство Tektime S.r.l.s.
Bien que la chambre de Jasper soit de dimensions généreuses, et bien que les jambes de Mrs Carberry soient plutôt courtes, il ne fallut pas longtemps à Mrs Carberry pour atteindre la fenêtre.
— Je préférerais que vous ne regardiez pas, dit Jasper.
Mrs Carberry pinça les lèvres en une fine ligne, et elle tira la tenture.
Aucune jeune femme n’était derrière.
Jasper resta bouche bée. Miss Carberry aurait dû se tenir juste à l’extérieur. Aucun escalier ne descendait du balcon.
Où diable avait-elle bien pu passer ?
Chapitre Trois
Une bourrasque frappa Margaret. Le vent, qui avait semblé insignifiant lorsque Margaret avait fait la file au dehors, se classant plus bas dans l’irritation que l’incessant crachin, était à présent impossible à ignorer. Si seulement le duc avait décidé de briser la tradition et d’avoir une chambre au rez-de-chaussée. Margaret avait su qu’elle n’aurait pas dû sortir par la fenêtre, même avant d’avoir vu la façon exacte dont les sourcils majestueux du duc avaient bondi vers ses cheveux élégamment ébouriffés.
On ne sortait pas des chambres à coucher par les fenêtres.
Cela dit, on ne devrait pas non plus être ligoté aux montants des lits.
Curieusement, les actes de Margaret avaient semblé indiqués, mais elle fut envahie par une gratitude nouvelle pour l’usage des escaliers et les raisons de leur incontestable popularité. L’escalade de façades n’était pas une activité courante, même pour les sportifs.
Margaret n’était pas sportive. Courir ne faisait qu’irriter sa généreuse poitrine, et s’adonner à d’autres exercices, qui consistaient à plier et contorsionner son corps dans d’étranges positions, la faisait se sentir ridicule.
Et pourtant, elle se tenait là, sur un balcon étroit.
Elle regarda en bas. Les invités ne faisaient plus la file à l’extérieur de la résidence. La dernière chose dont Margaret avait besoin était que quelqu’un la remarque et crie « Au voleur ». Ou, encore pire, que quelqu’un la reconnaisse. Il n’y avait aucune explication possible pour justifier qu’une débutante soit sur le balcon menant à la chambre à coucher d’un duc. Après tout, aucun chaperon n’était à ses côtés. Pas même Grand-mère Agatha, qu’elle parvenait habituellement à inciter à l’accompagner pour des visites qui présentaient moins d’intérêt pour sa propre mère.
Margaret évalua la situation. Le problème d’être cramponnée à un balcon était l’air à présent frisquet. Des rafales de vent la frappaient continuellement, emportant sa robe couleur canari comme si elles étaient ravies d’avoir autant de tissu avec lequel jouer. Même si le vent décidait d’être moins actif, l’air glacial resterait tout de même piquant.
En-dessous d’elle, des calèches passaient, déposant parfois des passagers, ou emportant parfois ceux qui se contentaient de faire une brève apparition avant une longue nuit à errer de réception en réception.
La pluie éclaboussait Margaret, glissant le long de ses doigts. Elle avait déjà détruit ses gants de dentelle en essayant de rompre ses liens.
Margaret était contente de ne pas voir l’expression du duc – mais même si elle ne voyait pas son visage, elle savait qu’il devait être horrifié.
Margaret remua les jambes. Des voix résonnèrent en dessous, et elle se tapit contre le balcon, souhaitant que l’architecte ait conçu la façade avec moins d’enthousiasme pour les colonnes. Personne n’avait à ce point besoin d’un bâtiment ressemblant à un temple grec quand – même en Grèce – les gens avaient arrêté d’adorer leurs dieux des siècles auparavant.
La voix de sa mère retentit. Elle allait fouiller le balcon.
Le cœur de Margaret s’affola, se précipitant de-ci de-là, sans se préoccuper des autres vaisseaux sanguins du corps. Respirer devint de plus en plus difficile.
Elle devait se cacher.
Tout de suite.
Malheureusement, les balcons faisaient d’horribles cachettes.
Une idée lui vint. Margaret grimpa hâtivement par-dessus le rebord du balcon et plaça ses pieds sur le petit côté de la brique sur sa gauche.
Cela marchait, et Margaret rayonna. D’autres femmes auraient peut-être craint le manque de stabilité, mais Margaret avait réussi. Elle s’accrocha à la balustrade en fer du balcon, et maintenant, si sa mère ouvrait la porte – quand sa mère ouvrirait la porte – Margaret serait cachée.
C’était parfait.
La pluie continua à dégouliner sur son visage et ses mains ; elle continua à mouiller sa robe, mais cela n’avait pas d’importance. Une demi-heure plus tôt, elle avait été certaine qu’elle serait forcée d’épouser le duc. Et, bien que l’homme n’ait montré aucun signe de cruauté, elle n’avait aucun désir d’épouser un homme obligé de devenir son mari. Il saurait toujours qu’il était un duc, et qu’elle n’était qu’une jeune fille réservée introduite dans le beau monde par la seule force de la soudaine abondance d’argent de son père.
— Ohé ! Là-haut ! cria un homme.
Margaret se figea. Sa robe n’avait aucune chance de se fondre dans le mur de briques, et elle maudit le fait que le duc de Jevington n’ait pas manies excentriques qui l’auraient incité à ordonner que les briques soient peintes d’une couleur assortie au soleil. Au lieu de cela, la maison ressemblait à toutes les autres résidences de la rue. Seule la composition exacte des colonnes et des fioritures différait.
— Descendez, jeune fille. C’est dangereux, là-haut ! cria l’homme.
Oh, bon sang.
Le vent souffla en rafale, mais échoua à emporter la voix de l’homme. La mère de Margaret allait fouiller le balcon d’un instant à l’autre, et cet instant arriverait plus tôt que prévu si cet homme continuait à faire étalage des capacités de son diaphragme.
Margaret jeta un regard vers le bas. Il était facile à repérer. Il portait une cape et un haut-de-forme, la livrée habituelle des cochers.
Margaret tourna le buste de manière peu élégante vers l’homme, même si se retourner quand on devait garder le pied sur le bord d’une brique au-dessus d’une fenêtre et garder les mains agrippées à la balustrade d’un balcon, comptait parmi les choses les plus stupides à faire. Si seulement Margaret avait accordé plus d’intérêt à la pratique sportive. Elle s’était toujours moquée des femmes qui estimaient ces manœuvres comme étant le sommet de leur journée, leur préférant les joies de la mémorisation de nouveaux faits scientifiques.
Margaret posa un doigt sur ses lèvres, espérant que l’homme se tairait.
— Attention, ma petite dame ! brailla-t-il.
Elle répéta son geste.
—