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Tu dois me faire confiance, Helena. Je suis ici pour veiller sur toi et non pour répondre à ta profusion infinie de questions.

      Ses mots irritants la blessèrent. Elle n'était pas sûre de vouloir des réponses à toutes ses questions. Ses doigts tirèrent sur la corde qui émit un léger bourdonnement. Puisqu'il l'avait emmenée dans le royaume des anges, elle pensait qu'il pourrait également l’aider dans ses recherches. Il pourrait avoir des ennuis pour avoir accepté de l’aider.

      - Je suis désolée, dit-elle.

      L’expression de Michael s’adoucit.

      - Tout ce que je te demande est de me faire confiance. Je serai toujours à tes côtés, quoi qu'il arrive.

      Ses doigts caressaient doucement sa joue, comme si elle était en verre fragile.

      - Le lien que tu as créé avec le vampire doit être rompu dès que possible. Tu es en danger. Ce soir, lorsque tu rentreras et que tu affirmeras tes sentiments pour ton ami humain, je ferai de mon mieux pour briser le lien. D'accord ?

      Helena ne voulait plus rien avoir avec le monde surnaturel. Tout ce qui lui importait pour le moment était de retrouver son père - où qu'il soit. Se mettre en danger ne lui serait d’aucune aide.

      - D’accord !

      *****

      Son sac dansait sur son dos alors qu'elle courait vers le bâtiment des arts. Elle ne s'était pas attendue à ce que son bus tombe en panne au milieu d’une rue encombrée. Ce n’était vraiment pas son jour de chance aujourd'hui.

      Elle releva le bord de la manche de sa veste pour vérifier l'heure. Son cours allait commencer dans trois minutes. En haletant, elle fit irruption dans le bâtiment rempli d'étudiants énergiques et de bavardages. En se faufilant dans la foule, elle se rua vers une salle de conférence. Près de la porte, elle aperçut sa camarade de classe.

      - Nadine, attends ! appela-t-elle.

      La fille s'arrêta.

      - Bonjour !

      Helena avait du mal à contrôler son malaise. Nadine était presque contrariée de la voir. Elle avait pris à cœur l'encouragement de Laura à se faire des amis et elle voulait être sûre de faire de son mieux pour y arriver.

      En glissant ses mains dans les poches de son jeans, Helena dit :

      - Je suis désolée de t'avoir vexée la dernière fois.

      Nadine la fixait de ses yeux marrons. Pour quelqu'un de si jeune, elle semblait avoir beaucoup de connaissances et d’expériences dans la vie. Dès qu’elle avait détecté son sourire ennuyé, Helena se dit mentalement qu’elle n’arriverait jamais à se faire de nouveaux amis.

      - Tu ne m'as pas vexée, j’avais un rendez-vous.

      Helena lutta pour ne pas laisser sa surprise paraître sur son visage. Est-elle sérieuse ? Elle se mordit les lèvres. Elle n’aurait jamais pensé que leur conversation irait plus loin qu’un simple bonjour.

      - Le cours va bientôt commencer. Tu veux bien t’asseoir à côté de moi ? demanda Nadine.

      Avec un sourire d’idiote, Helena la suivit dans la salle de conférence en se donnant mentalement une tape dans le dos pour se féliciter. Laura sera fière d’elle.

      *****

      Helena attendit à côté de Nadine que tous les étudiants sortent. Elle regarda sa nouvelle amie. Pour une raison quelconque, Nadine se comportait comme un chat perdu et Helena ressentit le besoin de lui venir en aide.

      - Es-tu libre pour le déjeuner ? demanda Helena.

      Nadine jeta un coup d'œil dans son journal. Plusieurs choses y étaient notées pour la soirée, mais Helena n’arrivait pas à lire ses minuscules gribouillis.

      - Oui.

      Elles sortirent ensemble de la salle de conférence. Le couloir était presque vide, seulement quelques étudiants assis par terre à bavarder.

      Helena décida de se rendre au café où elles s'étaient rencontrées la première fois. Ses doigts jouaient avec le crochet métallique de son sac, tandis que le silence entre elles était rempli des conversations occasionnelles des personnes qui passaient. Elle ne savait pas si Nadine préférait le silence ou si elle attendait qu’elle commence à parler.

      - L'essai que nous avons sur l'Égypte ancienne, as-tu décidé sur quoi tu vas écrire ?

      La fille pencha la tête sur le côté.

      - Je pense que ce devoir va beaucoup me plaire. Ça parle du long chemin que nous, les humains, avons parcouru.

      Elles tournèrent au coin. Les murs étaient couverts d'affiches pour une prochaine fête. Helena les regarda avec dégoût. Les fêtes, les boîtes de nuit et les concerts n'étaient pas son truc. Elle préférait s'éloigner des endroits bondés.

      - Je n'ai jamais trouvé les égyptiens intéressants, admit Helena. L'esclavage n'est pas ma tasse de thé.

      - Une âme pure ne peut pas accepter la cruauté.

      Helena dévisagea Nadine. Elle affichait ce même sourire mystérieux qui la troublait.

      - Pourquoi tu fais ça ?

      Nadine fronça des sourcils.

      - Que veux-tu dire ?

      - Tu souris, mais on a l'impression que tu te forces à le faire.

      Nadine s'arrêta dans l'escalier, la tête baissée.

      - Ecoute, je ne voulais pas te vexer…

      Nadine hocha la tête. Elle écarta sa frange de ses yeux et sourit. Son premier vrai sourire. Helena se sentit heureuse.

      - Personne ne m'a jamais dit ça auparavant. Les gens, en général, préfèrent m’éviter dès qu’ils en apprennent plus sur moi… le vrai moi.

      Nadine reprit la descente des marches.

      Un million de questions se poussaient les unes les autres à l’intérieur de sa tête. N'importe qui de normal feindrait le désintérêt et changerait de sujet. Helena refusait de le faire. Elle voulait savoir pourquoi cette fille avait dressé une barrière autour d'elle pour s’éloigner des autres.

      Helena attrapa le bras de la fille en bas des escaliers.

      - Est-ce que tu tortures des chiots, est-ce que tu roules en sens inverse dans une rue à sens unique ou quelque chose comme ça ?

      Nadine détourna ses yeux et se mordit la lèvre inférieure. Helena avait détecté dans ses yeux une douleur profonde et déchirante.

      - Je ne peux pas avoir d'amis parce qu'ils seront chassés par les ténèbres qui me suivent.

      La frange de Nadine tomba sur ses yeux comme une armure.

      - J'allais oublier, je dois me rendre quelque part.

      Helena la rattrapa par les épaules, forçant la fille à s’arrêter. Pour une fois, elle s’était retenue de dire ce qu’elle pensait. Alors qu’Helena cherchait ses mots, Nadine repoussa sa main.

      - Helena, les gens comme toi brillent de mille feux. Je ne veux pas qu’une chose de mal t’arrive à cause de moi.

      - Tu ne penses pas que c’est à moi de prendre cette décision ?

      - Tu ne réalises pas à quel point c’est dangereux d’être avec moi !

      - Et si tu m’expliquais !

      La main chaude de Nadine caressa la joue d'Helena.

      - Je suis désolée, mais, à la place, je vais te montrer.

      Le corps d'Helena se détendit et sa vision s'assombrit. Des images floues se mirent à flotter devant ses yeux. Elle se concentra. Plus elles défilaient, plus elles devenaient claires.

      Au

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