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lut l’objet du mail et pendant quelques secondes, elle pensa que c’était peut-être trop pour entamer une conversation, mais elle s’en fichait.

      La réponse de Mar au message de Juan fut :

      — Merci d’avoir répondu aussi rapidement Monsieur Duarte. Je ne vois aucun inconvénient à effectuer l’interview chez vous. Je n’ai pas particulièrement besoin être à l’aise mais j’apprécie votre attention.

      Pour ce qui est d’une requête supplémentaire, je souhaiterais définir les modalités de l’interview, les sujets que vous souhaitez aborder et ceux que vous préférez éviter.

      S’il y a un sujet que vous ne souhaitez pas aborder, etc. S’il n’y a aucun sujet tabou ou aucune ligne que vous souhaitez que je ne franchisse pas, il ne restera alors plus qu’à nous rencontrer pour débuter l’interview.

      J’attends votre réponse.

      Ce à quoi Juan répondit :

      — Des sujets tabous ?

      Je ne sais pas s’il y a quelque chose qu’un magazine économique ne devrait pas savoir, ou quelle ligne vous pourriez franchir.

      Mais tant que vos questions ne sont pas malavisées, j’y répondrai sans aucun problème.

      D’autre part, en ce qui concerne le jour de l’interview, je serai particulièrement disponible cette semaine.

      J’ai décidé de passer du temps seul avec mon fils, comme je le fais souvent pour être honnête, et je pense que ce serait donc un moment idéal pour discuter et vous aider dans votre travail.

      Cela pourrait être demain ou après-demain si vous ne voyez pas d’inconvénient à travailler un dimanche.

      Je sais que ce n’est pas un problème pour moi.

      Si cela vous convient, il ne vous reste plus qu’à me l’indiquer et je vous enverrai l’adresse de mon domicile, ou j’enverrai quelqu’un qui passera vous chercher si vous n’avez pas de voiture.

      Si vous avez la moindre question, il serait opportun que vous me la posiez dès que vous aurez lu ce message.

      Mar lut son message, se leva, se mit en pyjama, prépara son lit pour aller se coucher puis se dirigea vers son ordinateur pour lui répondre.

      — Bonsoir M. Duarte,

      Je viens de lire votre message maintenant que je suis rentrée chez moi. Veuillez excuser mon délai de réponse.

      Je ne vois aucun inconvénient à commencer l’interview demain, mais je préfèrerais la réaliser dimanche afin de pouvoir profiter du samedi.

      Veuillez, s’il vous plaît, m’envoyer l’adresse de votre domicile. J’arriverai tôt.

      A bientôt Monsieur Duarte,

      Bonne nuit.

      Chapitre II

      Le samedi débuta comme n’importe quel autre jour de la semaine. Mar se réveilla et vit que Monsieur Duarte lui avait envoyé l’adresse de son domicile ainsi que son numéro de téléphone portable afin qu’elle puisse le prévenir avant d’arriver ou si elle se perdait et avait besoin de le joindre pour obtenir des indications.

      Elle prépara son petit déjeuner puis décida d’utiliser son temps libre pour préparer les questions qu’elle allait lui poser lors de l’interview.

      Elle effectua des recherches sur les valeurs en bourse des entreprises de Monsieur Duarte, sur celles dont il faisait partie, leur historique et bien d’autres choses encore.

      Mar avait l’intention d’apprendre à connaître l’homme à travers son travail, en supposant que la clé de sa réussite se cachait dans certaines de ses décisions financières.

      C’était comme ça qu’elle entretenait l’amour pour ce qu’elle faisait et ce qu’elle aimait ; son truc c'était la recherche, rassembler les détails, analyser, comprendre et écrire.

      Petit à petit, au début de sa carrière, elle comprit que son talent valait de l’argent, qu’elle ne serait pas prise au sérieux par un journal à potins ou un journal télévisé qui perd son temps avec des nouvelles passées.

      Elle voulait écrire sur le moment, le présent, c’était ça son objectif.

      Elle avait eu besoin de temps pour se plonger dans les articles d’affaires. Elle ne vivait plus dans un monde où on la rejetait parce que c’était une femme, au contraire, elle était accueillie à bras ouverts, elle, une novice dont la seule connaissance sur le sujet était que les chiffres pouvaient fluctuer et que certaines personnes avaient assez d’argent pour acheter et détruire un magazine.

      Ils avaient décidé de l’embaucher parce qu’un expert pourrait leur coûter beaucoup plus cher.

      Et c’est ainsi que sa vie journalistique en relation avec la bourse avait commencé.

      Au début, elle était chargée d’obtenir des interviews et de parler avec des débutants qui avaient réussi dans le monde de la finance, qui avaient investi correctement et avaient obtenu leur premier million.

      Parfois, ces mêmes personnes allaient jusqu’à la chute de leur propre empire, et tout comme tous les chemins mènent à Rome, toutes les décisions qu’ils prenaient les menaient à un seul endroit, leur faillite ; elle était d’accord avec cette analogie.

      D’un autre côté, elle apprit lentement à connaître la grandeur de ceux qui continuaient à bâtir leur empire.

      Beaucoup étaient des enfants de parents riches qui avaient grandi dans ce milieu, d’autres étaient des personnes intelligentes qui comprenaient les chiffres comme aucun autre individu ordinaire ne le ferait jamais.

      D’autres savaient les manipuler et profiter des faiblesses de tout un chacun.

      Mar, comme beaucoup de monde, voyait le monde des affaires comme un endroit misérable pour des gens en costume. Elle ne voulait pas de chiffres ou d’opérations dans sa vie (même si techniquement elle vivait de ça maintenant). Elle ne voulait pas prendre des mesures pour construire des maisons, elle ne voulait pas apprendre à cuisiner pour des restaurants importants, soigner ou sauver des malades.

      Ce qui lui plaisait c’était écrire, effectuer des recherches, suivre des faits et arriver à une conclusion.

      Elle avait essayé de travailler pour de petits journaux mais cela ne l’avait pas menée où elle voulait. C’est pourquoi elle avait préféré commencer à travailler pour des médias qui pouvaient être lus aussi bien sur Internet qu’en version papier sans que ce ne soit des tabloïds.

      Elle avait trouvé un emploi dans un magazine, ce qu’elle avait interprété comme un coup de chance.

      Une fois là-bas, sa carrière avait commencé à décoller.

      Elle s’était faite connaître grâce à différents articles, elle avait reçu des prix importants, parlait de succès, d’échecs, avait gravi les échelons petit à petit et s’était fait un nom.

      Elle avait connu l’amour puis découvert que cela n’avait jamais été essentiel pour elle.

      Elle ne s’imaginait pas du tout en tant que femme mariée, alors elle est tombée amoureuse de son travail, le seul grand amour qu’elle ait vraiment connu.

      Après avoir effectué des recherches exhaustives sur les entreprises et les sociétés dont Monsieur Duarte faisait partie, elle constata que ses décisions reflétaient une personnalité intuitive, féroce et déterminée.

      Un homme qui savait travailler sous pression, prendre des décisions difficiles, ne pas être perdant en décidant.

      Cela lui parut intéressant. Beaucoup de personnes se font une place dans le monde de la finance et de la bourse, beaucoup se voient comme des personnes importantes, de bonnes personnes.

      En

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