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Avec le temps, j’ai découvert que je devais faire mon

      propre cheminement. Après quelques jours dans le mouvement des AA et grâce surtout aux témoignages des membres, j’ai compris que chacun trouve petit à petit son propre rythme dans la

      pratique des Étapes. En y allant progressivement, j’essaie de vivre selon les principes suggérés. Après avoir pratiqué ces Étapes, je peux dire au- jourd’hui que mon attitude envers la vie, envers les autres et envers tout ce qui a trait à Dieu s’est améliorée.

      19 FÉVRIER

      JE NE SUIS PAS DIFFÉRENT

      Au début, il a fallu quatre bonnes années avant qu’une seule femme alcoolique puisse trouver une abstinence continue chez les AA. Comme les « moins atteints », les femmes se disaient différentes... Le clochard se disait différent... de même que l’artiste, le professionnel, le riche, le pauvre, le religieux, l’agnostique, l’Amérindien, l’Inuit, l’ancien combattant et le prisonnier.

      ... Maintenant, tous ceux-là et bien d’autres parlent avec sobriété de la ressemblance que partagent tous les alcooliques quand ils admettent finalement leur défaite.

      RÉFLEXIONS DE BILL, P. 24

      Je ne peux me considérer comme « différent » dans les AA, car alors je m’isole des autres et me coupe de ma Puissance supérieure. Si je me sens isolé dans les AA, ce n’est pas la faute des autres. Je me suis isolé moi-même en me croyant « différent », pour une raison ou pour une autre. Aujourd’hui, j’essaie de n’être qu’un alcoolique parmi les autres, dans le grand mouvement mondial des Alcooliques anonymes.

      20 FÉVRIER

      LE DON DU RIRE

      À ce moment-là, son parrain AA se met généralement à rire.

      LES DOUZE ÉTAPES ET LES DOUZE TRADITIONS, P. 29

      Avant de commencer à me rétablir de l’alcoolisme, le rire était un son que je ne pouvais supporter. Je ne riais jamais et lorsque j’entendais quelqu’un rire, je croyais qu’il se moquait de moi ! Mon apitoiement sur moi-même et ma colère me privaient du plus simple des plaisirs, celui de la gaieté. Vers la fin de ma vie d’ivrogne, même l’alcool n’arrivait plus à me faire ricaner.

      Quand mon parrain AA s’est mis à rire en me faisant voir à quel point je m’apitoyais sur moi-même et les illusions dont se nourrissait mon ego, je me suis senti contrarié et blessé ; mais cela m’a montré à me détendre et à me concen­trer sur ma sobriété. J’ai vite appris à rire de moi-même et, par la suite, j’ai enseigné à ceux que je parrainais à en faire autant. Tous les jours, je demande à Dieu de m’aider à ne plus me prendre trop au sérieux.

      21 FÉVRIER

      JE FAIS PARTIE D’UN TOUT

      Instantanément, je suis devenu une partie, sans doute minuscule, d’un univers...

      RÉFLEXIONS DE BILL, P. 225

      À mon arrivée dans le mouvement, j’ai trouvé tous les membres très gentils, peut-être un peu naïfs, un peu trop amicaux, mais, tout compte fait, des gens convenables et sérieux – avec qui je n’avais rien en commun. Je les rencontrais dans les réu­nions, là où « ils » existaient pour moi. Je leur serrais la main et, en sortant de la salle, je les oubliais.

      Puis un jour, ma Puissance supérieure, en qui je ne croyais pas encore, s’est arrangée pour créer en dehors du mouvement un projet communautaire auquel participaient plusieurs membres des AA. Nous avons travaillé ensemble et j’ai appris à les connaître individuellement. J’en suis venu à les admirer, à les aimer même et, malgré moi, à les apprécier. J’étais attiré par le fait

      qu’« ils » mettaient le mode de vie en pratique dans leur vie quotidienne, et non pas seulement dans leur témoignage pendant les réunions ; je voulais posséder ce qu’« ils » avaient. Tout à coup le « ils » est devenu « nous ». Depuis, je n’ai pas pris un seul verre.

      22 FÉVRIER

      UNE DIRECTION

      ... il s’agit d’une foi en un Créateur qui est toute-puissance, justice et amour ; en un Dieu qui me propose un but, un sens et une destinée qui m’invite à tendre, même si c’est... irrégulier, vers Son image et Sa ressemblance.

      RÉFLEXIONS DE BILL, P. 51

      Quand j’ai commencé à comprendre ma propre impuissance et ma dépendance envers Dieu, tel que je le conçois, je me suis aperçu qu’il existait une autre vie que j’aurais choisie dès le début si j’avais su que c’était possible. Ce n’est qu’en pratiquant sans relâche les Étapes et en assistant aux réunions des AA que j’ai compris qu’il y a vraiment une meilleure façon de vivre ; je n’ai qu’à me laisser guider. À mesure que j’apprends à connaître Dieu, je parviens à lui faire confiance et à le laisser, à sa guise, me façonner à son image. Parfois rapidement, parfois lentement, je grandis et me rapproche de lui.

      23 FÉVRIER

      DE MYSTÉRIEUX PARADOXES

      Tel est le paradoxe de la régénération chez les AA: une force qui naît de la défaite et de la faiblesse totale, la perte d’une ancienne vie comme condition pour en trouver une nouvelle.

      LE MOUVEMENT DES AA DEVIENT ADULTE, P. 47

      Les paradoxes constituent des mystères fabuleux ! On ne peut les expliquer, mais admettre leur existence et les accepter, c’est réaffirmer qu’il y a dans l’univers quelque chose qui dépasse l’entendement humain. Affronter la peur me donne du courage, aider un frère ou une sœur augmente ma capacité de m’aimer, admettre que la souffrance fait partie de la croissance me rend plus heureux, considérer les côtés sombres de ma vie m’apporte de la lumière, accepter mes faiblesses et capituler devant une Puissance supérieure me procure une force imprévue. Je suis arrivé chez les AA en titubant, rejeté de tous et n’attendant plus rien de la vie. Pourtant j’ai reçu espoir et dignité. Le miracle, c’est que, pour conserver les dons reçus du mouvement, il faut les transmettre à d’autres.

      24 FÉVRIER

      UN CŒUR RECONNAISSANT

      J’essaie de m’accrocher à la certitude qu’un cœur rempli de reconnaissance ne peut entretenir de grandes vanités. Quand il déborde de gratitude, notre cœur bat sûrement d’un amour altruiste, et c’est la plus belle émotion qui soit.

      RÉFLEXIONS DE BILL, P. 37

      Mon parrain me disait que je devais être un alcoolique reconnaissant et avoir toujours une attitude de gratitude, que la gratitude était le principal ingrédient de l’humilité, que l’humilité était le principal ingrédient de l’anonymat et que l’anonymat était la base spirituelle de toutes nos traditions, nous rappelant toujours de « placer les principes au-dessus des personnalités ». Mettant en pratique ces conseils, je commence chaque journée à genoux, afin de remercier Dieu pour trois faveurs : je suis en vie, je suis abstinent et je suis membre des Alcooliques anonymes. Ensuite, j’essaie

      d’avoir une « attitude de gratitude » et de jouir pleinement d’un autre vingt-quatre heures selon le mode de vie des AA. Les Alcooliques anonymes, c’est plus qu’un mouvement, c’est une manière de vivre.

      25 FÉVRIER

      LA LEÇON DES ÉCHECS

      Dans le plan divin, rien n’est gaspillé. L’échec nous donne une leçon d’humilité douloureuse mais nécessaire.

      RÉFLEXIONS DE BILL, P. 31

      Comme je suis reconnaissant, aujourd’hui, de savoir que tous mes échecs passés, sans exception, m’ont permis

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