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donc subi pratiquement aucun changement au cours des deuxième, troisième et quatrième éditions1 ; la section intitulée « L’opinion du médecin » a été conservée intacte, tout comme elle a été écrite à l’origine en 1939 par le regretté Dr William D. Silkworth, un médecin qui fut un grand bienfaiteur de notre Association.

      Dans la deuxième édition, on a ajouté les appendices, les Douze Traditions et le moyen de communiquer avec les AA. Le changement le plus important fut dans la section des histoires personnelles, qui ont augmenté pour refléter la croissance du Mouvement. « L’histoire de Bill », « Le cauchemar du Dr Bob » et une autre histoire personnelle tirée de la première édition ont été reproduites sans changement ; trois histoires ont été éditées et une autre porte un nouveau titre ; deux histoires ont été réécrites avec de nouveaux titres ; trente histoires toutes nouvelles ont été ajoutées ; la section des histoires a été séparée en trois parties, avec les mêmes rubriques utilisées aujourd’hui.

      Dans la troisième édition, la Partie I (« Les pionniers AA ») n’a pas été changée. Neuf des histoires de la Partie II (« Ils ont arrêté à temps ») ont été conservées de la deuxième édition ; huit nouvelles histoires ont été ajoutées. Dans la Partie III, (« Ils ont presque tout perdu ») huit histoires ont été retenues et on en a ajouté cinq nouvelles.

      La quatrième édition comprend Les Douze Concepts du Service mondial et la révision suivante des trois sections des histoires personnelles. Une nouvelle histoire a été ajoutée à la Partie I et deux de celles qui paraissaient avant dans la Partie III ont été déplacées dans cette partie ; six histoires ont été enlevées. Six des histoires dans la Partie II ont été retenues, onze nouvelles ont été ajoutées et onze enlevées. La Partie III comprend maintenant douze nouvelles histoires ; huit ont été enlevées (en plus des deux qui ont été replacées dans la Partie I).

      Tous les changements apportés au cours des années dans le Gros Livre (les membres des AA aiment beaucoup appeler ainsi ce livre) ont été faits dans le même but : représenter plus fidèlement le membership actuel des Alcooliques anonymes pour ainsi atteindre plus d’alcooliques. Si vous avez un problème d’alcool, nous espérons que vous pourrez prendre le temps de lire une des quarante-deux histoires personnelles pour vous dire : « Oui, cela m’est arrivé » ; ou mieux encore : « Oui, c’est ainsi que je me sentais » ; ou plus important : « Oui, je crois que ce programme peut m’aider, moi aussi. »

      1 La traduction française a été corrigée pour s’adapter au français international.

      L’avant-propos qui suit est celui qui apparaissait dans le premier tirage de la première édition parue en 1939.

      Nous, les Alcooliques anonymes, sommes au-delà d’une centaine d’hommes et de femmes qui nous sommes remis d’un état physique et mental apparemment désespéré. Le but principal de ce livre est de montrer à d’autres alcooliques comment, exactement, nous nous sommes rétablis. Nous espérons qu’ils trouveront ces pages assez convaincantes pour qu’aucune autre preuve de notre rétablissement ne soit nécessaire. Ce compte rendu de nos expériences devrait, selon nous, aider chacun à mieux comprendre l’alcoolique. Nombreux sont ceux qui ne saisissent pas que l’alcoolique est une personne très malade. Par ailleurs, nous sommes certains que notre mode de vie peut profiter à tous.

      Il est important que nous restions anonymes car nous sommes trop peu nombreux actuellement pour répondre au nombre considérable de sollicitations personnelles qui pourraient faire suite à la parution de ce livre. Et comme la plupart d’entre nous sommes des hommes d’affaires ou des gens de professions libérales, nous ne pourrions pas bien nous acquitter de nos tâches dans une telle éventualité. Les gens doivent comprendre que notre œuvre auprès des alcooliques constitue une activité parallèle.

      Chaque fois que, publiquement, l’un de nos membres doit s’exprimer verbalement ou par écrit sur l’alcoolisme, nous lui conseillons vivement de ne pas mentionner son nom et de se présenter plutôt comme un « membre des Alcooliques anonymes ».

      De la même façon, nous insistons auprès de la presse pour qu’elle observe cette consigne, sans quoi nous serions grandement embarrassés.

      Nous ne formons pas une organisation au sens traditionnel du terme. Nous n’imposons aucuns frais ni droits. Le désir sincère de cesser de boire est la seule condition pour devenir membre. Nous ne sommes ni rattachés ni opposés à aucune religion, secte ou confession. Nous désirons simplement venir en aide à ceux qui sont affligés.

      Nous encourageons ceux que ce livre a secourus à communiquer avec nous, en particulier ceux qui ont déjà commencé à intervenir auprès d’autres alcooliques. Nous aimerions leur apporter notre aide.

      Nous recevrons avec plaisir les demandes de renseignements venant des milieux scientifique, médical et religieux.

      Les Alcooliques anonymes

      Les statistiques données dans cet avant-propos sont celles de notre association en 1955.

      Depuis 1939, année de la rédaction de l’avant-propos original de ce livre, un véritable miracle s’est produit. Dans la première parution, nous exprimions l’espoir « que tout alcoolique qui doit se déplacer puisse trouver l’association des Alcooliques anonymes à son point de destination. Déjà, disait encore le texte d’origine, des groupes de deux, trois et cinq membres sont apparus dans d’autres localités. »

      Seize ans se sont écoulés depuis la première édition de ce livre et la sortie de la deuxième édition en 1955. Pendant ce bref intervalle, les Alcooliques anonymes se sont multipliés pour former près de 6 000 groupes qui totalisent bien au-delà de 150 000 alcooliques rétablis. Des groupes existent dans tous les États américains et dans chaque province du Canada. Le mouvement des AA s’est étendu également à la Grande-Bretagne, aux pays scandinaves, à l’Afrique du Sud, à l’Amérique du Sud, au Mexique, à l’Alaska, à l’Australie et à Hawaï. Somme toute, les AA connaissent des débuts prometteurs dans quelque 50 pays étrangers et possessions américaines. Certains groupes prennent naissance maintenant en Asie. Nous recevons les encouragements de plusieurs de nos amis qui affirment que ce n’est là qu’un début, un simple présage des grandes réalisations à venir.

      L’étincelle dont est né le premier groupe des AA a jailli à Akron dans l’Ohio, en juin 1935, au cours d’une conversation entre un courtier en valeurs mobilières de New York et un médecin d’Akron. Six mois auparavant, le courtier avait été délivré de son obsession de boire grâce à l’expérience spirituelle qu’il avait vécue à la suite d’une rencontre avec un ami alcoolique qui avait été en contact avec les groupes Oxford de l’époque. Il avait aussi grandement bénéficié de l’aide du regretté Dr William D. Silkworth, de New York, médecin spécialiste de l’alcoolisme que les membres des AA vénèrent aujourd’hui comme une sorte de saint de la profession médicale et dont le récit sur les premiers jours de notre association apparaît dans les pages qui suivent. Le courtier avait appris de ce médecin la gravité du mal qu’est l’alcoolisme. Même s’il n’avait pas pu accepter toute la philosophie des groupes Oxford, il était convaincu de la nécessité de l’inventaire moral, d’avouer ses défauts, de réparer les torts causés autour de soi, de venir en aide aux autres et aussi de croire en Dieu et de s’en remettre à Lui.

      Avant son voyage à Akron, le courtier avait beaucoup travaillé auprès d’un grand nombre d’alcooliques, fort de la théorie voulant que seul un alcoolique peut venir en aide à un autre alcoolique, mais il n’avait réussi qu’à demeurer lui-même abstinent. Il était allé à Akron pour des négociations d’affaires qui avaient échoué, ce qui lui avait fait grandement craindre de retourner boire. Il a soudain pris conscience que s’il voulait s’en tirer, il devait transmettre son message à un autre alcoolique.

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