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et nous regardons nos projets pour la journée. Nous demandons d’abord à Dieu de nous guider dans nos pensées et surtout de libérer notre esprit de l’apitoiement comme de tout mobile malhonnête ou égoïste. Ainsi disposés, nous pouvons sans inquiétude nous servir de nos facultés mentales car après tout, Dieu nous a donné un cerveau pour nous en servir. Nos pensées seront plus élevées si notre esprit est débarrassé de tout motif nuisible.

      Il se peut que nous soyons indécis au moment de planifier notre journée, que nous éprouvions de la difficulté à définir notre plan d’action. Dans ce cas, nous demandons à Dieu de nous donner l’inspiration, l’intuition qui nous fera prendre la bonne décision. Nous restons calmes et détendus. Nous ne nous débattons pas. Après avoir appliqué cette méthode un certain temps, nous sommes souvent étonnés de voir comme les bonnes réponses nous viennent. Ce qui auparavant n’était qu’un pressentiment ou une inspiration occasionnelle devient graduellement un mécanisme de notre esprit. Comme nous manquons d’expérience et que nous venons d’établir un premier contact conscient avec Dieu, nous ne serons probablement pas inspirés chaque fois. Il nous arrivera peut-être d’avoir des idées ridicules et de poser des gestes absurdes. Néanmoins, avec le temps, notre façon de réfléchir se rapprochera de plus en plus de l’inspiration. Nous finirons par nous y fier.

      En général, nous terminons notre période de méditation par une prière par laquelle nous demandons à Dieu de nous indiquer, tout au long de la journée, ce que nous devrons faire dans chaque circonstance nouvelle et de nous fournir ce dont nous avons besoin pour régler les problèmes qui s’y rattachent. Nous souhaitons surtout être libérés de notre volonté personnelle et nous veillons à ne rien réclamer seulement pour nous-mêmes. Nous pouvons toutefois faire des demandes pour nous si les autres peuvent en bénéficier. Nous nous abstenons toujours de prier pour l’accomplissement de nos désirs égoïstes. Nombreux sont ceux qui ont perdu beaucoup de temps en priant exclusivement pour eux-mêmes, et ils n’ont obtenu aucun résultat. Vous comprenez facilement pourquoi.

      Si les circonstances le permettent, nous demandons à notre femme ou à nos amis de se joindre à nous dans la méditation du matin. Si notre religion nous prescrit des dévotions matinales, nous les incluons dans notre séance. Si nous n’appartenons à aucune religion, parfois nous choisissons, pour les mémoriser, quelques prières toutes faites qui mettent en lumière les principes dont nous avons discuté. Il existe également plusieurs livres utiles dans ce domaine. Un prêtre, un pasteur ou un rabbin peuvent nous en recommander. Empressez-vous de trouver les bons côtés de la religion et mettez à profit ce que ces adeptes proposent.

      Au cours de la journée, nous faisons une pause lorsque l’agitation et le doute s’emparent de nous pour demander d’avoir la bonne pensée ou la bonne action. Sans cesse nous nous rappelons que ce n’est plus nous qui dirigeons le spectacle et plusieurs fois par jour, nous répétons humblement : « Que Votre volonté soit faite. » Nous sommes alors beaucoup moins exposés à prendre des décisions folles ou à être la proie de la peur, de la colère, de l’inquiétude ou de l’apitoiement. Nous devenons beaucoup plus efficaces. Nous nous fatiguons moins vite car nous ne brûlons pas notre énergie follement comme du temps où nous tentions d’arranger la vie à notre convenance.

      Ça marche ! Ça marche vraiment !

      Nous, les alcooliques, sommes indisciplinés. Alors, nous laissons Dieu nous montrer la voie par la simple méthode que nous venons d’exposer.

      Mais ce n’est pas tout. Il nous faut agir, toujours agir davantage, car « la foi sans les œuvres est une foi morte ». Le chapitre suivant est entièrement consacré à la Douzième Étape.

      Chapitre 7

      AU SECOURS DES AUTRES

      L’expérience démontre que rien n’immunise mieux contre l’alcool que de travailler intensivement auprès d’autres alcooliques. Cette méthode fonctionne là où d’autres sont inefficaces. C’est notre douzième suggestion : transmettez ce message à d’autres alcooliques ! Vous pouvez être utile là où personne d’autre ne peut réussir. Vous pouvez gagner leur confiance quand d’autres n’y parviennent pas. N’oubliez pas qu’il s’agit de grands malades.

      Vous trouverez un sens nouveau à la vie. Voir des gens se rétablir et apporter de l’aide aux autres, ne plus connaître la solitude, voir grandir un groupe autour de vous, avoir une foule d’amis, voilà une expérience à ne pas manquer. Nous croyons que vous ne voudrez pas laisser passer cette chance. Le contact fréquent avec les nouveaux et les autres, c’est ce qui illumine notre vie.

      Peut-être ne connaissez-vous pas de buveur désireux de se rétablir ? Vous pourrez sûrement en contacter un par l’entremise d’un médecin, d’un pasteur ou d’un prêtre, ou en vous adressant aux hôpitaux. Ils ne seront que trop heureux de vous épauler. Ne vous présentez pas à la manière d’un évangéliste ou d’un réformateur. Il existe malheureusement de nombreux préjugés et vous nuiriez à votre cause en les éveillant. Les ministres du culte et les médecins sont compétents, et vous pouvez apprendre beaucoup d’eux si vous le désirez, mais grâce à votre expérience de buveur, vous êtes dans une position privilégiée pour aider d’autres alcooliques à s’en sortir. Alors misez sur la coopération, jamais sur la critique. Notre seul but est de nous rendre utiles.

      Lorsque vous découvrez un candidat pour les Alcooliques anonymes, tâchez d’en savoir le plus possible à son sujet. S’il n’a pas l’intention de cesser de boire, ne perdez pas votre temps à essayer de le convaincre. Vous pourriez ruiner une chance éventuelle d’y parvenir. Ce conseil vaut également pour les familles de ces alcooliques. La famille doit faire preuve de patience en ne perdant pas de vue qu’elle a affaire à un être malade.

      S’il manifeste une quelconque intention de cesser de boire, ayez un entretien sérieux avec la personne qui s’intéresse le plus à lui, généralement sa femme. Tâchez d’avoir une idée de son comportement, de ses problèmes, de son passé, de la gravité de sa condition et de ses penchants religieux. Ces renseignements vous seront nécessaires si vous voulez vous mettre à sa place et voir comment vous aimeriez qu’il vous aborde si les rôles étaient inversés.

      Il est parfois préférable d’attendre qu’il prenne une autre cuite. La famille peut s’y opposer mais à moins qu’il ne soit dans une condition physique dangereuse, il vaut mieux prendre ce risque. Ne vous occupez pas de lui s’il est très ivre, sauf s’il devient agressif et que sa famille a besoin de vous. Attendez la fin de la cuite ou du moins jusqu’à ce qu’il ait un moment de lucidité. Laissez alors un membre de sa famille ou un ami lui demander s’il désire renoncer à boire pour de bon et s’il est prêt à tout pour y arriver. S’il répond oui, on devrait alors lui parler de vous, à titre d’alcoolique qui s’est rétabli. Vous devriez lui être décrit comme l’un des membres d’une association, qui, pour son propre rétablissement, se porte au secours des autres, et qui serait très content de lui parler s’il le voulait.

      S’il ne veut pas vous rencontrer, ne vous imposez pas. De la même manière, la famille doit s’abstenir de crier et de le supplier de faire quelque chose et doit éviter de trop le renseigner sur vous. La famille devra attendre la fin de sa prochaine cuite. Vous pourriez placer ce livre de sorte qu’il puisse le voir d’ici à ce que vous le rencontriez. Sur ce point, nous ne donnons aucune règle précise ; c’est à la famille de décider. Néanmoins, vous devez insister pour qu’elle ne se montre pas trop pressée, ce qui pourrait gâter les choses.

      D’ordinaire, la famille ne devrait pas tenter de raconter votre histoire. Évitez si possible de rencontrer un individu par le biais de sa famille. Vous avez plus de chance de réussir en l’abordant par l’intermédiaire d’un médecin ou d’un établissement spécialisé. Si votre candidat a besoin d’être hospitalisé, il devrait l’être, mais pas contre son gré, sauf s’il est violent. Si le médecin est d’accord, laissez ce dernier annoncer au patient qu’il croit avoir trouvé la solution à son problème.

      Lorsque le malade ira mieux, le médecin pourra lui proposer que vous lui rendiez

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