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son épée à la main. Il avait roulé son manteau autour de son bras gauche, jusqu'au coude. Ses gens s'éveillèrent comme il sortait. Il fit le tour de la muraille, vers le nord, et il vit là un homme de grande taille. Il reconnut Thjostolf. Il lui demanda ce qu'il y avait de nouveau. «Je t'annonce la mort de Glum », dit Thjostolf.--«Qui a fait cela»? dit Hrut.--«C'est moi», dit Thjostolf.--«Comment es-tu venu ici»? dit Hrut.--«C'est Halgerd qui m'a envoyé vers toi», dit Thjostolf.--«Ce n'est donc pas elle qui t'a fait faire cela», dit Hrut, et il tire son épée, Thjostolf le voit, et il ne veut pas demeurer en arrière, il porte un coup de sa hache vers Hrut. Hrut sauta de côté pour éviter le coup, et de la main gauche il frappa le plat de la hache si fort que la hache tomba des mains de Thjostolf. De la main droite il lui enfonça son épée dans la jambe, au-dessus du genou, après quoi il se jeta sur lui et le renversa. Thjostolf tomba en arrière et sa jambe pendait. Hrut lui donna un dernier coup à la tête, et ce fut le coup de la mort.

      À ce moment, les gens de Hrut sortirent et virent ce qui était arrivé. Hrut fit emporter Thjostolf et enterrer le cadavre; après cela il alla trouver Höskuld et lui dit la mort de Glum et celle de Thjostolf. Höskuld fut d'avis que c'était grand dommage pour Glum, et il remercia Hrut d'avoir tué Thjostolf.

      Il faut conter maintenant que Thorarin, frère de Ragi, apprend la mort de son frère Glum. Il monte à cheval avec douze hommes et s'en va vers les vallées de l'ouest. Il arrive à Höskuldstad. Höskuld le reçoit à bras ouverts, et il y passe la nuit. Höskuld envoie en hâte vers Hrut, et lui fait dire de venir.

      Hrut arriva aussitôt. Et le jour d'après, ils parlèrent longtemps de la mort de Glum. Thorarin dit: «Veux-tu me faire des offres pour la mort de mon frère? car j'ai perdu beaucoup en le perdant.» Höskuld répondit: «Ce n'est pas moi qui ai tué ton frère, et ce n'est pas ma fille qui l'a fait tuer; et sitôt que Hrut l'a su, il a tué Thjostolf.» Alors Thorarin se tut, et il lui semblait que l'affaire tournait mal. Hrut dit: «Faisons en sorte qu'il ne regrette pas son voyage. Il a certes beaucoup perdu, et il faut qu'on parle bien de nous. Faisons lui des présents, et qu'il soit notre ami pour le temps à venir.» On fit comme il avait dit, et les deux frères lui firent des présents. Après cela il retourna dans le Sud.

      Au printemps, ils changèrent de demeure entre eux, lui et Halgerd. Elle s'en alla au Sud, à Laugarness, et lui vint à Varmalæk. Et maintenant la saga ne parle plus de Thorarin.

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      Il faut conter maintenant que Mörd Gigja, tomba malade et mourut; et on pensa que c'était grand dommage. Sa fille Unn eut tous ses biens après lui. Elle ne s'était pas remariée. Elle était prodigue et mauvaise ménagère, et l'argent lui fondait dans les mains, si bien qu'il ne lui resta plus que les terres et le bétail.

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      Il y avait un homme qui s'appelait Gunnar. Il était parent d'Unn. Sa mère s'appelait Rannveig et elle était fille de Sigfus, fils de Sighvat le rouge, qui fut tué au gué de Sandhola. Le père de Gunnar s'appelait Hamund. Il était fils de Gunnar fils de Baug qui a donné son nom à Gunnarsholt. La mère d'Hamund s'appelait Hrafnhild. Elle était fille de Storolf, fils de Hæing. Storolf était frère de Hrafn, l'homme de la loi. Le fils de Storolf était Orm le fort.

      Gunnar fils d'Hamund demeurait à Hlidarenda dans le Fljotshlid. C'était un homme de grande taille, fort, et le plus brave qu'on pût voir. Il frappait de l'épée et lançait l'épieu de l'une et de l'autre main, comme il lui plaisait; et il était si prompt à brandir son épée qu'il semblait qu'on en vît trois en l'air. Il tirait de l'arc mieux qu'aucun homme, et touchait tout ce qu'il visait. Il sautait plus haut que sa taille avec toute son armure de guerre, et aussi loin en arrière qu'en avant. Il nageait comme un phoque; et il n'y avait pas de jeu où quelqu'autre pût lutter avec lui. Aussi on a dit avec vérité, qu'il n'avait pas son pareil. Il était beau de visage: il avait le teint clair, le nez droit et retroussé du bout, les yeux bleus et vifs et les joues rouges; il avait une belle chevelure, longue et jaune comme de l'or. C'était le plus courtois des hommes, hardi en toute occasion, de bon conseil et de bon vouloir: doux, sensé, fidèle à ses amis, et prudent à les choisir. Il était riche en biens. Son frère s'appelait Kolskeg. C'était un homme grand et fort, bon champion, et qui n'avait peur de rien. L'autre frère de Gunnar s'appelait Hjört. Il était encore enfant. Orm Skogarnef était frère bâtard de Gunnar. Il n'est pas dans la saga. La sœur de Gunnar s'appelait Arngunn. Elle était la femme de Hroar, godi de Tunga, fils d'Uni le bâtard, fils de Gardar, qui découvrit l'Islande. Le fils d'Arngunn était Hamund Halti, qui demeurait à Hamundstad.

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      Il y avait un homme nommé Njal. Il était fils de Thorgeir Gollnir, fils d'Ufeig. La mère de Njal s'appelait Asgerd. Elle était fille du seigneur Askel le muet. Elle était venue de Norvège en Islande, et avait pris des terres à l'ouest du Markarfljot, entre Öldustein et Seljalandsmula. Elle eut pour fils Holtathorir, père de Thorleif Krak, de qui sont descendus les Skogverjar, de Thorgrim le grand et de Thorgeir Skorargeir.

      Njal demeurait à Bergthorshval dans le pays des îles. Il avait un autre domaine à Thorolfsfell. Njal était riche en biens et beau de visage. Mais le destin voulut qu'il ne lui poussât point de barbe. Il était si fort sur la loi qu'il n'avait pas son pareil; c'était un homme sage et qui lisait dans l'avenir, de bon conseil et de bon vouloir; et tout ce qu'il conseillait aux gens était bien fait. Il était pacifique et pourtant plein de bravoure; il prévoyait les choses à venir et se rappelait les choses passées. Il ôtait d'embarras tous ceux qui venaient le trouver. Sa femme s'appelait Bergthora. Elle était fille de Skarphjedin. C'était une vaillante femme, au cœur d'homme, mais un peu rude. Elle et Njal avaient six enfants, trois fils et trois filles. Ils seront tous dans cette saga.

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      Nous disions donc qu'Unn avait perdu tout son argent comptant. Elle partit de chez elle et se mit en route pour Hlidarenda. Gunnar reçut bien sa parente, et elle passa la nuit chez lui.

      Le jour d'après, ils s'assirent dehors et parlèrent ensemble. Tout en parlant, elle finit par lui dire combien elle était pressée d'argent. «C'est une mauvaise chose» dit-il.--« Quel conseil me donneras-tu?» dit-elle. Il répondit: «Prends autant d'argent qu'il t'en faudra, de celui que j'ai placé à intérêt.»--«Je ne veux pas, dit-elle, dissiper ton bien.»--«Que veux-tu donc?» dit-il.--«Je veux que tu reprennes mon bien à Hrut» dit-elle.--«Ce n'est pas à espérer, dit-il, quand ton père n'a pu le ravoir; et c'était un grand homme de loi; mais moi je n'y entends rien.» Elle répondit: «Hrut s'en est tiré par la force, et non selon la loi; mon père était vieux, et les gens ont trouvé qu'il valait mieux ne pas poursuivre l'affaire. Et moi je n'ai pas d'autres parents pour porter ma cause devant la justice, si tu n'as pas assez de courage pour cela.»--«Je veux bien essayer, dit-il, de réclamer ton bien; mais je ne sais comment il faut s'y prendre.» Elle répondit: «Va trouver Njal à Bergthorshval. Il te donnera un conseil, car il est fort ton ami.»--«Il me tirera bien de peine, comme il a fait pour tant d'autres.» dit-il. Et l'entretien finit de cette sorte que Gunnar se chargea de l'affaire et lui donna de l'argent pour sa maison, tant qu'il lui en fallait. Et elle retourna chez elle.

      Alors Gunnar monte à cheval et va trouver Njal. Njal le reçut très bien, et ils se mirent tout de suite à parler ensemble. Gunnar dit: «Je suis venu te demander un bon conseil.» Njal répondit: «J'ai beaucoup d'amis qui peuvent attendre cela

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