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Novembre 1924, M. Skrypnik, A. Shumsky, N. Popov , Dokumenty trahichnoı isioriı Ukraıny, 551-552).

      [NdT : rappelons que le gouvernement de « dictature du prolétariat » présidé par le social-démocrate de gauche Sandor Gabai et dont le véritable homme fort était le communiste Bela Kun, proclamé en Hongrie le 21 mars 1919, dura jusqu'au 1° août de la même année, renversé par les troupes roumaines et la volonté de l'impérialisme français., et laissons ici de côté la question de savoir s'il y eut vraiment une « dictature du prolétariat » en Hongrie cette année-là. Christopher Ford a écrit un article sur la question des relations entre Ukraine et Hongrie soviétiques dont nous ne disposions pas en faisant la présente traduction. On notera que le fait que Bela Kun et Erno Por (l'un de ses proches, qui fut l'un des dirigeants de l'éphémère république slovaque des conseils en juin-juillet 1919) aient pris la défense de Vynnychenko, des Nezalezhnyky et de la nation ukrainienne devant Lénine et contre Rakovsky, ne les exonère pas de nombres d'erreurs et coups de bluff par ailleurs. Deux épisodes curieux ont en outre marqué cette question : l'exécution de deux envoyés militaires de Rakovsky, Junkelson et Efimov, pour complot anarchiste à Budapest, et le voyage en avion de Tibor Szamuely, comme émissaire du gouvernement hongrois mais qui était aussi un opposant de gauche à Kun, à Kharkiv voir Rakovsky, d'où il s'est rendu en train voir Lénine à Moscou. Kun a accusé Rakovsky d'avoir par sa politique empêché la « jonction » révolutionnaire entre Ukraine et Hongrie, appelée à ouvrir la « voie du Sud-Est » à la révolution européenne (cf. note 136 ci-dessus). Mais la première attaque roumaine contre la Hongrie, causant l'effondrement de l'appareil militaire hongrois (issu de l'ancien régime) a lieu le 15 avril. Elle est stoppée par la mobilisation ouvrière, mais la « jonction » apparaît dés lors compromise. Or Rakovsky préparait encore une attaque en Bessarabie, reliée à un soulèvement en Dobroudja, début mai, cela en désaccord avec Lénine pour qui le danger principal venait de l'Est, de Koltchak et Denikine. Cette intervention lui aurait aussi permis de prendre pleinement le contrôle et de disperser l'armée de l'ataman Grigoriev, intégrée de manière précaire à l'Armée rouge et qui avait repris Odessa, évacuée par les Français, le 6 avril. Antonov-Ovseenko, dirigeant bolchevik, s'y trouvait avec lui et ses récriminations contre Rakovsky, citées par Christopher Ford, peuvent aussi s'expliquer par sa crainte que les rouges ne perdent complétement tout contrôle sur cette armée, ce qui va arriver.]

      [NdT : le régiment de Zeleny était à l'origine celui du soviet de Kyiv et il ne voulait pas perdre ce statut en étant totalement fondu dans l'Armée rouge.]

       [NdT : une source essentielle semble être ici le récit de Mazurenko, qui est dés la fin de l'année 1919 revenu de façon très critique sur ce soulèvement dont il avait été l'un des dirigeants.]

       [NdT : deux remarques sur ce texte. Ici comme en d'autres passages sont exigées ensemble « l'indépendance et l'autonomie » de l'Ukraine, ce qui pourrait sembler contradictoire, mais il est possible que le terme anglais autonomy traduise un équivalent ukrainien qui pourrait plutôt s'apparenter au français « souveraineté », à savoir « autonomie entière de décision ». On remarquera d'autre part l'exigence d'expropriation immédiate des terres pour ceux qui les travaillent, la vieille revendication paysanne qui, apparemment, n'était toujours pas réalisée ou avait été retardée dans certains cas par la politique des bolcheviks – par exemple dans l'affaire des terrains d'une raffinerie à l'origine de la mutinerie, cf. note 144.]

      [NdT : l'appréciation de l'auteur selon laquelle ce soulèvement était plus vaste que celui de Cronstadt se fonde sur le chiffre de 25 000 participants, qui étaient des soldats.]

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