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UKAPISME - Une Gauche perdue. Christopher Ford
Читать онлайн.Название UKAPISME - Une Gauche perdue
Год выпуска 0
isbn 9783838268996
Автор произведения Christopher Ford
Издательство Автор
64 Adams, The Bolsheviks in the Ukraine , p.266.
[NdT : rappelons que le gouvernement de « dictature du prolétariat » présidé par le social-démocrate de gauche Sandor Gabai et dont le véritable homme fort était le communiste Bela Kun, proclamé en Hongrie le 21 mars 1919, dura jusqu'au 1° août de la même année, renversé par les troupes roumaines et la volonté de l'impérialisme français., et laissons ici de côté la question de savoir s'il y eut vraiment une « dictature du prolétariat » en Hongrie cette année-là. Christopher Ford a écrit un article sur la question des relations entre Ukraine et Hongrie soviétiques dont nous ne disposions pas en faisant la présente traduction. On notera que le fait que Bela Kun et Erno Por (l'un de ses proches, qui fut l'un des dirigeants de l'éphémère république slovaque des conseils en juin-juillet 1919) aient pris la défense de Vynnychenko, des Nezalezhnyky et de la nation ukrainienne devant Lénine et contre Rakovsky, ne les exonère pas de nombres d'erreurs et coups de bluff par ailleurs. Deux épisodes curieux ont en outre marqué cette question : l'exécution de deux envoyés militaires de Rakovsky, Junkelson et Efimov, pour complot anarchiste à Budapest, et le voyage en avion de Tibor Szamuely, comme émissaire du gouvernement hongrois mais qui était aussi un opposant de gauche à Kun, à Kharkiv voir Rakovsky, d'où il s'est rendu en train voir Lénine à Moscou. Kun a accusé Rakovsky d'avoir par sa politique empêché la « jonction » révolutionnaire entre Ukraine et Hongrie, appelée à ouvrir la « voie du Sud-Est » à la révolution européenne (cf. note 136 ci-dessus). Mais la première attaque roumaine contre la Hongrie, causant l'effondrement de l'appareil militaire hongrois (issu de l'ancien régime) a lieu le 15 avril. Elle est stoppée par la mobilisation ouvrière, mais la « jonction » apparaît dés lors compromise. Or Rakovsky préparait encore une attaque en Bessarabie, reliée à un soulèvement en Dobroudja, début mai, cela en désaccord avec Lénine pour qui le danger principal venait de l'Est, de Koltchak et Denikine. Cette intervention lui aurait aussi permis de prendre pleinement le contrôle et de disperser l'armée de l'ataman Grigoriev, intégrée de manière précaire à l'Armée rouge et qui avait repris Odessa, évacuée par les Français, le 6 avril. Antonov-Ovseenko, dirigeant bolchevik, s'y trouvait avec lui et ses récriminations contre Rakovsky, citées par Christopher Ford, peuvent aussi s'expliquer par sa crainte que les rouges ne perdent complétement tout contrôle sur cette armée, ce qui va arriver.]
65 Tcherikover, Elias. The Pogroms in the Ukraine in 1919, New York: YIVO Institute for Jewish Research, 1965, p. 373.
66 La raison de la rupture entre Zeleny et les autorités bolcheviks fut la décision de refuser la redistribution des terres d'une grande usine de sucre réclamées par les paysans. Ceci s'ajouta au conflit à propos des statuts de l'unité comme régiment de l'Armée rouge, sur lequel Chervony Prapor rapporte que « Zeleny s'en tenait à la plate-forme du soviet. La cause du malentendu fut son opposition à se fondre dans l'armée rouge, en Antonov l'avait bien compris. » (Khrystiuk , Zamitku i materialy, p.131).
[NdT : le régiment de Zeleny était à l'origine celui du soviet de Kyiv et il ne voulait pas perdre ce statut en étant totalement fondu dans l'Armée rouge.]
67 Mazurenko, Dokumenty trahichnoı isioriı Ukraıny , p.248-53.
[NdT : une source essentielle semble être ici le récit de Mazurenko, qui est dés la fin de l'année 1919 revenu de façon très critique sur ce soulèvement dont il avait été l'un des dirigeants.]
68 Khrystiiuk, Zamitku i materialy, p.132-33
[NdT : deux remarques sur ce texte. Ici comme en d'autres passages sont exigées ensemble « l'indépendance et l'autonomie » de l'Ukraine, ce qui pourrait sembler contradictoire, mais il est possible que le terme anglais autonomy traduise un équivalent ukrainien qui pourrait plutôt s'apparenter au français « souveraineté », à savoir « autonomie entière de décision ». On remarquera d'autre part l'exigence d'expropriation immédiate des terres pour ceux qui les travaillent, la vieille revendication paysanne qui, apparemment, n'était toujours pas réalisée ou avait été retardée dans certains cas par la politique des bolcheviks – par exemple dans l'affaire des terrains d'une raffinerie à l'origine de la mutinerie, cf. note 144.]
69 Mazurenko, Dokumenty trahichnoı isioriı Ukraıny , p.248-53.
70 Ils formèrent le « POSDBU (Independents) Gauche » et publièrent un journal légal, Chervonyi Styha. Avec les Borotbistes et le KP(b)U ils signèrent par la suite une proclamation accusant l'ataman Grigoriev d'avoir « trahi la révolution » (Bilshovyk, 13 mai 1919 ; Mazurenko, Dokumenty trahichnoı isioriı Ukraıny ,p.137-139).
71 Signé de Drahomirestsky, Dybichenko, Selyanskyi, Vlasivskyi, Syrotenko, Secrétaire : Didych (Mazurenko, Dokumenty trahichnoı isioriı Ukraıny,p. 125-6).
72 Richtysky, Andriy, ‘Memorandum Ukrainskoi Kumunistichnoi Partii Kongresovi III Komunistychnoho Internationalu’, Nova Doba, no.4, 1920 in Dokumenty Ukrainskoho Komunizmu, New York, 1962, p.45-66.
73 D'ailleurs beaucoup d'insurgés de Cronstadt étaient ukrainiens, ayant été enrôlés à l'automne 1920, et influencés par les idées de l'insurrection de 1919.
74 Tcherikover, Pogroms in Ukraine, p. 250.
[NdT : l'appréciation de l'auteur selon laquelle ce soulèvement était plus vaste que celui de Cronstadt se fonde sur le chiffre de 25 000 participants, qui étaient des soldats.]
75 Mazurenko, List Chlena Tsk USDRP (Nezalezhnyky) Yury Mazurenko Khr. Rakovskomu pro Yoho stavkennya do polityky Idiyalnosti KP(b)U, 27 décembre 1910, Dokumenti Trahichnoii istorii Ukraini (1917-1927), P. Bachjinskyi ed., Kyiv, 1999, pp. 248-253.
76 Il semble que l'alignement des leaders les plus modérés de la social-démocratie et des SR ukrainiens sur Petlioura n'était pas connu lors des discussions menées par leurs émissaires à Kyiv, sur le projet d'accord avec les Nezalnezhnyky. Ils rejetèrent les positions prosoviétiques du Comité Révolutionnaire Pan-Ukrainien. Dans une lettre aux insurgés, ils disent : « Tout parti qui en Ukraine se prononce pour le pouvoir des soviets est de ce fait lié au parti bolchevik. Le bolchevisme en Russie s'effondre à cause de ses désordres internes, à cause du mécontentement des paysans envers le pouvoir des soviets. Modeler un pouvoir soviétique ukrainien sur le pouvoir soviétique russe est absurde, car la principale thèse bolchevique est la même de l'un à l'autre. » Khrystiuk, Zamitky i materialy, Tome IV, pp. 134-139.
77 Khrystiiuk, Zamitku i materialy, p.134-35
78 Mazurenko, Dokumenti Trahichnoii istorii Ukraini pp. 248-53.
79 Chervony Prapor n° 63, 25 décembre 1919.