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Patrizia Barrera

      COPYRIGHT

      Robert Johnson Fils du diable

      Copyright PATRIZIA BARRERA 2020

      ALL RIGHT RESERVED

       Traduction italienne de FLORE BLANCHET

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       RHA PRODUCTION

      Remerciements

       Texte original, fruit d’une recherche longue et passionnée.

      

       Merci à tous ceux qui apprécieront ce livre et le garderont dans leur cœur.

      

       Patrizia Barrera

      

      Au-delà de La légende

      Un garçon reclus

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       J’aime par moment démêler les mythes, les réduire à une dimension plus humaine. C’est le cas de Robert Leroy Johnson, que l’on a toujours dénommé comme démoniaque, obscur, lié en quelque sorte au malin et à cette sombre image de pionnier du Rock.

      On en a dit tellement à son sujet, bien que, comme étant le cas pour beaucoup d’artistes de l’époque, les données biographiques à notre disposition soient très peu nombreuses. Mais c’est peut-être la Légende qui influe sur l’immortalité de sa figure et qui, à mon avis, accentue aussi l’importance artistique. Je ne vais pas vous mentir, son personnage ne m’est pas très sympathique et beaucoup d’entre vous risquent très certainement de me mépriser pour cela. Cependant, c’est dans mon habitude de m’exprimer sans détours, d’ailleurs j’adore révéler les vérités gênantes. Dans le cas de Robert Johnson, je me suis donnée beaucoup de mal pour remonter à la source AUTHENTIQUE et je peux vous assurer avoir trouvé des potins plutôt intéressants pour vous chers lecteurs ! Mais commençons par le commencement.

       Une enfance difficile, certes, mais en aucun cas ténébreuse comme la plupart le prétende.

       Sa mère s’appelait Julia Major et c’était clairement une jeune fille… très exubérante ! En 1889, elle avait épousée Charles Dodds, qui possédait des terres et un petit magasin de meubles en rotin. L’homme à l’aspect d’origine juive n’était pas très bien vu dans le petit Hazlehurst, de la région du Mississippi, où résidait la famille. Commerçant habile, il attirait souvent l’envie des autres petits propriétaires des environs, probablement dérangés par le fait qu’il ne soit pas un « Américain pure souche ».

      

      

      

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       Voici la première maison de Robert Johnson à Hazlehurst. C’était une ruine lorsque la ville décida, dans les années 90, de la restaurer et de la transformer en musée. La maison a été construite par Charles Dodds et possédait initialement un porche, que l’on aperçoit également sur certaines vieilles photos de Johnson. Confort de l’époque : la maison bénéficiait de l’eau courante !

      

       On sait qu’à l’époque les évènements se bousculaient : après en être venu aux mains avec les Frères Marchetti (et après avoir frôlé la mort !), Charles fut obligé de fuir cette même nuit, en 1909, se faisant porter disparu. Seule avec 10 enfants sur son dos, la pauvre Julia ne savait plus quoi faire : isolée, pointée du doigt, objet de controverses, elle ne parvenait plus à faire avancer la petite ferme, qui était en ruine. Pendant ce temps, son mari avait déménagé à Memphis et avait changé son nom en Spencer. Amassant de l’argent de part et d’autre Julia parvint à envoyer, par paire, les petits enfants au père jusqu’à ce qu’elle demeurât seule dans Huzlehurst avec ses filles aînées. Et là, survint la tragédie : ne pouvant pas payer ses impôts, elle fut forcée de fermer le magasin de meubles et se trouva un logement dans une petite maison abandonnée dans la banlieue. La pauvre femme fut contrainte de faire ce que nous appellerions aujourd’hui des « travaux saisonniers » pour survivre, récoltant du coton 12 heures par jour pour les plantations voisines.

      

      

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       Voici la même maison, restaurée, telle qu’elle existe aujourd’hui.

      

       Elle eut ici une brève liaison avec un fermier local, un certain Noah Johnson et tomba enceinte du petit Robert, qui dans les premières années de sa vie fut élevé par ses sœurs. Pendant un certain temps ce fut caché à son mari Charles… mais pas pour longtemps ! Incapable de comprendre la solitude de sa femme, ce dernier déchaîna la foudre et refusa durant les années suivantes de reconnaître l’enfant, malgré toutes les tentatives désespérées pour réunir la famille. Elle réussira 10 ans plus tard, mais le petit Robert (Leroy) restera pour toujours « le bâtard » difficilement toléré et mal aimé. Pour une consolation « préventive » de la trahison de sa femme, il semble cependant que celui-ci avait établi une relation stable et avait déjà deux enfants d’une autre. Quand tout le monde fut enfin réuni, la grande famille élargie comprenait les dix enfants de Charles et Julia, les deux nés de Charles avec sa maîtresse et le petit Robert. Il n’y avait pas de quoi se réjouir d’une telle situation !

      

      

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       Voici le certificat original du recensement de 1920... À cette époque, le petit Robert vivait déjà avec sa mère et son beau-père, Dusty Willis, en Arkansas. Il est intéressant de noter que son enfant porte comme nom de famille Spencer. ...

       Il va sans dire que le mariage entre Charles et Julia se brisa ; en 1919, nous retrouvons cette dernière mariée à un certain Dusty Willis et le nouveau couple partit vivre à Robinsonville, sur le delta du Mississippi. Robert était avec eux, mais la relation avec le beau-père était très difficile. Le garçon venait de découvrir qui était son vrai père, et dû à sa rancune envers les deux beaux-pères, il criait le nom de Johnson à tous les coins de rue. Il était grognon, colérique et souffrait de maux de tête. Bien qu’ayant auparavant appris à lire et à écrire (certains disent même qu’il avait une belle écriture !), il ne voulut plus aller à l’école et n’obtint même pas le baccalauréat. Sa seule consolation était de se rendre au bord de la rivière pour jouer de l’harmonica et de la guimbarde.

      

       À la maison c’était un inutile et pour ce qui était du travail dans les champs…il ne voulait pas en entendre parler ! En 1920, comme le montre un recensement de 1920, la famille déménagea en Arkansas à Lucas Township, dans le Comté de Crittenden, mais les choses ne s’améliorèrent pas. Robert était connu pour avoir un œil « danseur », c’est-à-dire un œil plus petit que l’autre, et qu’il éprouvait de grandes difficultés d’attention. On murmure qu’il aurait pu être épileptique… mais je ne peux pas le confirmer, d’autant plus

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