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c’est bien ça ? »

      « C’est ça. Nadine Owen. Je suis là pour faire une dernière inspection de la maison avant de la mettre sur le marché. »

      « Je ne savais pas qu’elle allait être mise en vente, » dit Kate.

      « On nous a appelés hier matin. Monsieur Hix ne reviendra pas y vivre. Il a envoyé une équipe de déménageurs demain matin pour tout emballer. Je viens faire un dernier tour d’inspection pour m’assurer que les déménageurs n’abîment rien. Elle sera déjà bien assez difficile comme ça à vendre. »

      « Pourquoi ? » demanda DeMarco.

      Kate connaissait la réponse, vu qu’elle avait déjà travaillé sur plusieurs affaires où un agent immobilier avait été impliqué. « Les agences immobilières sont obligées de le communiquer quand un meurtre récent a été commis dans la propriété, » dit Kate.

      « C’est ça, » dit Nadine. « Et dans ce cas-ci, monsieur Hix fait don de presque tout ce qu’il a. Il était vraiment effondré quand je l’ai eu au téléphone. Il ne veut rien qui puisse lui rappeler sa femme dans la nouvelle maison où il s’installera. C’est assez triste, en fait. »

      À mes yeux, c’est plutôt suspect, si tu veux mon avis, pensa Kate.

      « Ça fait combien de temps que monsieur Hix est à Chicago ? » demanda-t-elle.

      « Il est parti le lendemain de l’enterrement… alors, je pense que ça fait trois jours. »

      « Si ça ne vous dérange pas, nous aimerions jeter un coup d’œil à la maison avant que vous fassiez votre tour d’inspection, » dit Kate.

      « Bien entendu. »

      Les trois femmes entrèrent dans la maison. Kate la trouva immaculée. Elle n’était pas aussi jolie que la maison des Hopkins, mais c’était néanmoins le genre de maison que Kate ne pourrait jamais se permettre. Et ce n’était pas seulement la maison ; les meubles aussi avaient l’air de coûter un os.

      Elle s’avança, avec DeMarco sur les talons qui consultait les rapports de police. Elle en lut à haute voix les parties les plus importantes.

      « Marjorie Hix a été retrouvée morte sur le sol de sa chambre à coucher, dans l’embrasure de la porte menant à la salle de bains, » lut-elle. « Elle a également été étranglée mais il n’y avait pas de sang, ni d’entaille, comme dans le cas de Karen Hopkins. Elle avait des hématomes autour du cou mais il n’y avait aucune empreinte de main. Apparemment, elle aurait été étranglée avec une ceinture ou une sorte de corde. »

      Le rez-de-chaussée était un vaste espace ouvert et le salon était séparé de la cuisine par une grande colonne. Dans le salon, une petite télé de style moderne était posée entre deux étagères. Un piano aux allures élégantes permettait également de séparer les espaces. Kate ne s’y connaissait pas vraiment en pianos mais elle était presque certaine qu’il s’agissait d’un baby grand Steinway… qui valait probablement l’équivalent d’une année de son salaire. Il était difficile d’imaginer que le mari puisse faire don de ce genre de piano, plutôt que de le vendre. Ça lui semblait tout de même bizarre.

      Un espace de lecture et un petit bureau se trouvaient dans un coin à gauche et faisaient face à un vaste porche, visible à travers une baie vitrée. Tout l’espace était conçu de manière pittoresque et agréable.

      « Tu peux me rappeler ce que disent les rapports concernant les preuves récoltées par la police ? » demanda Kate.

      « Le mari a donné volontairement son propre ordinateur, et il lui fut rendu assez rapidement, » dit DeMarco, en continuant à lire dans les rapports. « Il a également donné l’ordinateur et le téléphone portable de Marjorie. Il y avait une ceinture dans la penderie à l’étage qui a été envoyée à la police scientifique, afin de vérifier s’il s’agissait de l’arme du crime. Mais il a été prouvé que ce n’était pas le cas. »

      Elles inspectèrent encore un peu le rez-de-chaussée, avant de gravir les marches qui menaient à l’étage. L’escalier se trouvait sur le côté droit, parallèlement au petit bureau. L’étage consistait en un vaste couloir et quatre pièces : une salle de bains, deux chambres d’invités et une énorme chambre avec salle de bains. Elles se rendirent directement dans la chambre à coucher principale et s’arrêtèrent à l’entrée pour observer l’endroit.

      Le lit n’avait pas été fait, mais à part ça, la pièce était impeccable. Kate regarda l’endroit qui se trouvait devant la salle de bains et essaya d’y imaginer un corps sans vie. Elle savait que les photos de la scène de crime se trouvaient dans les dossiers et elle était sûre qu’elle y jetterait un coup d’œil un peu plus tard. Mais pour l’instant, elle voulait essayer d’imaginer la pièce comme pouvait l’avoir vue l’assassin – un assassin qui avait probablement été invité à entrer pour une raison ou une autre.

      La disposition de la chambre était telle que quelqu’un qui sortirait de la salle de bains ne verrait pas immédiatement une personne qui serait entrée dans la pièce. Si le tueur était parvenu à entrer dans la chambre pendant que Marjorie Hix était dans la salle de bains, elle ne l’aurait pas vu en sortant.

      « Aucun indice et aucune trace dans la chambre, c’est bien ça ? » demanda Kate.

      « Aucun. Même pas une goutte de sang. Rien. »

      Kate traversa la chambre et s’arrêta à la fenêtre qui se trouvait le plus près du lit. Elle ouvrit les rideaux et vit qu’elle donnait sur un jardin avec un petit bois dans le fond. Elle alla ensuite dans la salle de bains. Comme la plupart des pièces de la maison, elle était vaste et de bon goût. Elle s’accroupit et regarda en-dessous des armoires qui se trouvaient sous l’évier. À part un peu de poussière, il n’y avait rien d’autre.

      « Ils avaient quel genre de système de sécurité ? » demanda Kate.

      « Hum, » dit DeMarco, en feuilletant les rapports. « Apparemment, ils n’en avaient pas. Mais ils ont une caméra à la porte d’entrée. »

      « C’est parfait. Est-ce que la police y a eu accès ? »

      « Oui. Il est dit ici que le mari a donné le mot de passe à Bannerman. Apparemment, les enregistrements sont accessibles à travers l’appli de la caméra. »

      « On sait quel est le nom de l’appli ? »

      « Ce n’est pas indiqué. Mais je suis sûre que Bannerman doit le savoir. »

      « Attends, il y a peut-être un autre moyen, » dit Kate. Elle sortit de la chambre à coucher, avec DeMarco sur les talons.

      Elles trouvèrent Nadine Owen occupée à inspecter les murs du salon, à la recherche d’éraflures préexistantes à l’arrivée des déménageurs. « Mademoiselle Owen, » dit Kate. « Est-ce que vous connaissez le nom de l’appli que les Hix utilisaient pour leur caméra à l’entrée ? »

      « Oui, » dit-elle. « Quand le mari m’a appelée pour mettre la maison en vente, il m’a donné leur mot de passe pour que je puisse m’y connecter et effacer leur compte avant l’arrivée de nouveaux habitants. »

      « Et vous l’avez déjà effacé ? »

      « Non. » Nadine eut l’air de comprendre où Kate voulait en venir. Une brève expression d’excitation envahit son visage et elle sortit son téléphone de sa poche. « Je peux me connecter à leur compte si vous voulez. »

      « Ce serait vraiment super, » dit Kate.

      Nadine s’assit sur l’un des tabourets de la cuisine et ouvrit l’appli. Elle se connecta sur le compte des Hix et en quelques secondes, l’adresse de la maison apparut. Nadine cliqua dessus et une page avec un calendrier apparut à l’écran.

      « L’appli permet de visionner les soixante derniers jours. Au-delà de cette date, tout est stocké dans le cloud. »

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