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vers Dan qui se trouvait allongé face contre le sol. « Faites quelque chose, Moretti ! »

      Le toubib fouilla dans son sac et en sortit un scalpel. « Je vais tenter une trachéotomie d'urgence, Commandant. » Un autre toubib se précipita pour l'aider. Ils procédèrent rapidement à l'intervention dans un enfer surréaliste de feu, de fumée et d’explosions.

      Alors qu'ils transportaient l'homme blessé vers l'hélicoptère pour le ramener à la base, une douzaine d'Irakiens venant de trois directions différentes approchaient en courant. Tess se rendit rapidement compte que son équipage ne pouvait se sortir de là. Elle fit signe à son copilote de décoller sans eux, mais une rafale de mitrailleuse endommagea le moteur de l'hélico. À court d'options, Tess ordonna à l'équipage de se rendre. « Levez vos mains en l'air ; ne leur donnez pas une excuse pour tirer », commanda-t-elle. Les hommes voulaient résister mais Tess vit que ça ne les amènerait qu'à se faire tuer. Elle répéta son ordre.

      Les soldats irakiens firent cercle autour de l’équipage.

      Les hommes à bord de l'autre hélico au-dessus d'eux voyaient ce qui se passait mais ils étaient à court de carburant et de munitions. Ils prirent la décision de ne pas intervenir et s'envolèrent pour la base pour monter une opération de sauvetage.

      Les Irakiens hurlaient et dirigèrent l'équipage sans ménagement vers un grand bâtiment. Ils mirent les blessés à bord d'un véhicule. Puis ils se mirent à rouer les soldats de coups pour qu'ils avancent. Sarge frappa violemment l'un de ses ravisseurs, qui tomba à terre. Les soldats Irakiens se ruèrent sur lui et lui assénèrent de multiples coups de crosse de leurs fusils.

      Le sergent irakien en charge cria à ses hommes. « Arrêtez de battre les Américains. C'est le général qui décidera que faire d'eux. »

      Le groupe courut à travers la fumée, la poussière et les explosions, en esquivant des chars et des véhicules en feu jusqu'à ce qu'ils atteignirent une grande propriété dominée par une grande maison.

      Les Irakiens poussèrent les prisonniers vers un groupe de bâtiments et conduisirent le véhicule transportant les blessés vers une petite infirmerie. Le Caporal Moretti, infirmier, les convainquit qu'il devait rester avec le blessé. Les ravisseurs emmenèrent le reste des prisonniers vers un bâtiment dont les fenêtres étaient munies de barreaux, apparemment une sorte de prison, et les jetèrent sans ménagement dans une grande cellule. Ils y finirent tous, à l’exception de Tess.

      Deux soldats s'emparèrent d'elle et la tinrent à l'écart du reste du groupe de captifs. Ses hommes tentèrent de s'y opposer mais furent frappés de coups de crosse et finirent enfermés dans la cellule.

      Tess, les mains liées dans le dos, fut emmenée sans ménagement vers un grand bâtiment. Essayant de rester vigilante, Tess remarqua que l'endroit semblait être une ancienne résidence comme l'attestaient les arches en forme d'ogive à l'entrée ainsi que sur les fenêtres des premier et deuxième niveaux.

      L'intérieur était spacieux, le mobilier élégant. De grands tapis avaient été roulés contre les murs. Tess supposa qu'ils avaient été mis de côté pour les préserver du chaos à l'extérieur.

      Les soldats irakiens jetèrent Tess à travers une énorme porte ouverte. Ils l'avaient poussée si fort qu'elle trébucha. D'instinct, elle regarda autour d'elle pour évaluer les lieux. Elle avait appris ça à l'entraînement de survie. Sache où tu es. Repère le danger. Trouve les issues. Évalue la situation. Elle se trouvait dans une vaste salle, décorée et haute de plafond, qui pourrait se trouver dans un manoir en Europe, la galerie d'ancêtres accrochée au mur en moins. Un haut-gradé de l'armée irakienne était assis à un bureau, rédigeant des notes, stylo en main.

      Les soldats jetèrent Tess au sol et semblaient prêts à poursuivre le mauvais traitement.

      Â« Que faites-vous, bande d'idiots ! Arrêtez les brutalités », dit l'officier en arabe. « Laissez la ici et disparaissez ! » Les soldats s'effacèrent obséquieusement et refermèrent la porte derrière eux.

      Â« S'il vous plaît, approchez. »

      Tess ne voyait d'autre choix que d'obtempérer. Son instinct aiguisé de soldat lui dit que résister ne ferait qu'empirer les choses.

      Elle se releva avec hésitation et s'avança vers le bureau avec autant d'assurance qu'elle était capable de démontrer. L'officier ne la regardait pas, se donnant l'air occupé et signant des documents. Une fois à quelques pas du bureau, il lui signifia de s'arrêter d'un geste du bras, paume vers l'extérieur. Elle obtempéra, se tenant au garde-à-vous. D'après l'insigne sur son épaule, l'officier était un général de la Garde Républicaine. Il continuait de traiter ses documents, les signant avec un manque délibéré de hâte et ignorant la jeune femme qui se tenait devant lui, décoiffée, en sang et manifestement épuisée.

      Après quelques minutes, il leva la tête. « Je suis le Général Amir Alkan al-Saadi. » Jetant un œil sur le nom épinglé sur son uniforme sali, il rajouta nonchalamment : « Et vous êtes le Commandant Turner de l'armée américaine, je vois. » Il se leva et contourna le bureau, se maintenant toutefois à distance. « Et quel est votre prénom ?

      â€” Je suis le Commandant Morgan Theresa Turner, Armée des États-Unis, monsieur », répondit-elle, espérant que sa voix dégageât plus d'assurance qu'elle n'en avait vraiment.

      Le Général sembla perplexe. « Votre père ne vous aime sans doute pas. Il vous a donné un nom étrange. Ou peut-être aurait-il préféré un fils, non ? »

      Tess se sentit perdre son calme mais elle se contrôla et récita la phrase standard à propos des droits et devoirs de la Convention de Genève.

      Â« J'espère que nous aurons des conversations plus intéressantes », dit le général. « Je suis au fait du Droit International de la Guerre, passons donc ces formalités. » Il parlait un anglais parfait, avec un accent britannique. Tess savait qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir et trouver un moyen de sortir de ce guêpier. Elle fit appel à son entraînement. Évalue l'ennemi, trouve ses faiblesses.

      Le général, élégant, semblant très sûr de lui et portant une moustache impeccablement entretenue, semblait être en très bonne forme pour un quinquagénaire, contrairement à beaucoup de ses homologues. Ses yeux noirs perçants étaient rivés sur Tess.

      Â« Commandant, vous semblez avoir besoin d'un bain et de vêtements propres, et peut-être quelque chose à manger. Non ? » Le général semblait afficher une sollicitude sincère.

      Â« Monsieur, je voudrais qu'on porte d'abord assistance à mes hommes. Et trois d'entre eux sont blessés et ont besoin de soins médicaux. » L'Irakien leva les sourcils.

      Â« Vos hommes, vous avez dit. Vous écoutent-ils ? Reçoivent-ils leurs ordres d’une femme ? »

      Tess se força à rester calme. « Général, vous semblez avoir reçu une instruction occidentale. Vous devriez savoir que les forces de la Coalition acceptent les femmes comme soldats et officiers.

      â€” Ah oui ! Je pensais qu'ils utilisaient les femmes en tant que secrétaires et cuisinières, pas comme pilotes d'hélicoptère ou commandants. Peu importe. En fait, je voudrais en savoir plus sur les femmes guerrières. C'est un concept fascinant. Nous allons aborder la question d’une

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