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      Au sol, pas au firmament,

      Un vieux et ses trois enfants

      Vivaient dans un p’tit village.

      L’aîné passait pour très sage,

      Le deuxième – pour pas trop sot;

      Le cadet – pour un idiot.

      Charriant à la capitale

      Toute la récolte estivale

      (Donc, la capitale n’était

      Pas loin du village, mais près),

      Ils vendaient du blé, du seigle,

      Comptaient bien l’argent en règle,

      Avec leur sac plein d’argent,

      Ils venaient chez eux, contents.

      Après bien du temps ou vite,

      Une mauvaise chose fut produite:

      La nuit, on venait au pré

      Et froissait là-bas leur blé.

      Jamais de la vie, nos hommes

      N’eurent de la peine comme

      Ça; ils durent longtemps penser:

      “Comment peut-on attraper

      Les voleurs?” Puis, ils comprennent

      Que, pour éviter cette peine,

      Il faut toute la nuit veiller, –

      Pour voir ceux qui viennent voler.

      La nuit va tomber au monde,

      C’est l’aîné qui fait une ronde.

      Avec une fourche, une cognée,

      Au champ, il lui faut aller.

      Comme la nuit est bien pluvieuse,

      Et il a une âme peureuse,

      Effrayé par tout c’ qu’il craint,

      Il se cache sous le foin.

      La nuit passe, le jour commence,

      Il part de sa surveillance,

      S’étant j’té de l’eau au front,

      Il frappe fort à leur maison:

      “Ohé, vous, les grandes marmottes!

      Ouvrez-moi vite, je grelotte!

      Sous la pluie, je suis mouillé

      De ma tête jusqu’à mes pieds.”

      Les frères ouvrent vite la porte

      Pour savoir ce qu’il apporte,

      Ils se mettent à questionner

      Leur frère sur la nuit passée.

      Après des prières faites

      Et après plusieurs courbettes,

      Le gardien tousse, puis il dit:

      “Je n’ai pas dormi cette nuit;

      C’était pour moi la malchance

      De l’intempérie immense:

      Il a plu toute la nuit,

      Ma ch’mise est mouillée, je dis.

      Après cette nuit ennuyeuse,

      Quand même, la fin est heureuse”.

      Pour ça, le père le louait:

      “Toi, Daniel, tu as bien fait!

      Tu es comme un fils modèle

      Qui me rend service, fidèle,

      Car tu y as été et

      Ne t’es pas mouché de pied”.

      La nuit va tomber au monde,

      Le suivant doit faire sa ronde.

      Avec une fourche, une cognée,

      Au champ, il lui faut aller.

      Comme la nuit est très froide,

      Le frisson le fait malade,

      Ses dents se mettent à claquer;

      Il court des champs, effrayé, –

      Et toute la nuit, il fait mine

      De garder l’enceinte voisine:

      Il a peur, le fanfaron!

      A l’aube, il est au perron:

      “Ohé, vous, les grandes marmottes!

      Ouvrez-moi vite, je grelotte!

      La nuit, il a gelé, moi,

      Je suis transi d’un grand froid!”

      Les frères ouvrent vite la porte

      Pour savoir ce qu’il apporte,

      Ils se mettent à questionner

      Leur frère sur la nuit passée.

      Après des prières faites

      Et après plusieurs courbettes,

      Entre ses dents, il leur dit:

      “Je n’ai pas dormi cette nuit,

      Mon destin est mauvais, frères,

      Le froid a fendu des pierres,

      Aux entrailles, je suis gelé;

      Toute la nuit, j’ai dû sauter;

      Mais après cette nuit affreuse,

      Quand même, la fin est heureuse”.

      Et le père lui dit: “C’est bon,

      Gabriel, mon brave garçon!”

      La nuit va tomber au monde,

      Le cadet doit faire sa ronde;

      Mais Ivan ne s’en fait point,

      Sur le four, il chante au coin

      De toutes ses forces les plus bêtes:

      “Oh, vos beaux yeux!..” à tue-tête.

      Les frères doivent lui reprocher

      Pour qu’il aille plus vite au pré,

      Mais ils crient autant qu’ils puissent

      Crier, sans qu’ils réussissent:

      Ivan ne bouge pas, enfin,

      C’est son père qui intervient

      Pour lui dire: “Ecoute tes frères,

      Fais ce qu’on te prie de faire,

      Fais une ronde, et tu auras

      Des images, des fèves, des pois”.

      Alors, du four, Ivan glisse,

      Cherche et met sa vieille pelisse,

      Dans son sein, il met un pain

      Et va faire sa ronde enfin.

      La nuit tombe, la lune se lève;

      Ivan fait sa ronde sans grève,

      En voyant que tout est bon,

      Il s’assied sous un buisson:

      Au ciel, il compte des étoiles,

      De son pain, il se régale.

      Le minuit sonne, brusquement,

      Un cheval hennit; Ivan,

      De-dessous sa moufle, regarde, –

      Une jument, sans prendre garde,

      Est là, une si belle jument,

      Blanche comme neige d’hiver vraiment!

      Elle a une longue crinière

      D’or, frisée, jusqu’à la terre.

      “Arrête! C’est notre voleur!..

      Je ne suis pas un railleur,

      Je prendrai ton cou, ma belle,

      Voilà comme tu es, saut'relle!

      Sois

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